Mothering Sunday, 2016. Traduit par Marie-Odile Fortier-Masek. Gallimard, du monde entier, 2017
Ma chronique :
Gros coup de cœur pour ce roman lumineux.
Jane à vingt-trois ans. Elle est employée chez les Niven, une bonne famille du Berkshire. Nous sommes en 1924 et les plaies de la Grande Guerre sont toujours visibles. Aucun des deux garçons des Niven ne sont revenus des tranchées. En ce 30 mars, les domestiques ont congé, afin de rendre visite à leur famille. C’est une tradition en Angleterre, on l’appelle « le dimanche des mères ».
Jane est orpheline, et n’a donc pas de mère à visiter. C’est son jeune amant Paul qu’elle va retrouver, à bicyclette, le fils d’une grande maison voisine. Depuis sept ans ils sont amants, clandestinement. Aujourd’hui, il lui a donné rendez-vous chez lui, dans sa maison, dans son lit. C’est la première fois. Et ce sera aussi la dernière, car dans deux semaines, Paul va épouser une héritière.
« On n’entendait que le gazouillis des oiseaux au-dehors, le silence de la maison vide, un silence étrangement audible, comme si elle retenait son souffle, et les frissons de l’air sur leurs corps venus leur rappeler, même s’ils contemplaient le plafond, qu’ils étaient entièrement nus. (….) Elle ne voulait ni dire ni demander quoi que ce soit susceptible de mettre en péril la possibilité de rester ainsi pour toujours. »
Une journée dans la vie d’une femme, toute une vie esquissée, un destin sur le fil. La jeune Jane raconte, mais aussi elle se souvient, devenue très âgée. Des interrogations sur la vie, les liens entre les êtres, des réflexions sur le langage, l’amour, celui des livres et des mots, aussi. « Les mots étaient comme une peau invisible qui enveloppait le monde, qui lui conférait une réalité. » Et entre les mots, tout le reste.
Dans Le Dimanche des mères, le temps ne cesse de fluctuer entre l’instant présent, le passé et les futurs, et pas à un seul instant le charme ne cesse d’opérer, jamais on ne se perd, jamais on ne trébuche. Graham Swift a un talent fou. Une écriture fluide, délicate, sensuelle, toute en retenue, intensité, finesse. Jane est splendide. Ce livre est magnifique. Lisez le !
« Après quoi, il disparut. Pas d’au revoir. Pas même un petit baiser. Juste un dernier regard. Comme s’il l’aspirait, comme s’il la buvait jusqu’à la dernière goutte. »
Kathel aussi a aimé !
Je retrouve tout à fait dans ton avis le livre que j’ai aimé ! Un moment de lecture à part…
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Tu en parles très bien aussi 🙂 Oui, à part, vraiment. Je l’ai terminé il y a un peu plus d’un mois, mais je n’ai pas réussi à écrire tout de suite dessus. Je n’en savais pas grand chose avant de commencer la lecture, et je voulais que mon avis permette à d’autres d’avoir envie de le lire sans en savoir grand chose non plus ! Pas simple 😀
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Ah oui, j’avais beaucoup aimé aussi, l’atmosphère, l’écriture.
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je ne l’ai pas encore lu et pourtant il est aussi dans ma PAL depuis…. et toutes les critiques que j’ai lues vont dans ton sens, donc je sais qu’il me plaira 🙂
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voilà un livre qui m’attire. L’histoire et ce que tu en dis (très bien) me conforte dans mon idée de le lire. Passe une excellente soirée, Bises bretonnes 🙂
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J’avais déjà lu un avis élogieux sur ce roman (sans doute chez Kathel), tu confirmes ! 😉
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Oui, vraiment, c’est un chef d’oeuvre !
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Ravie de tomber sur ce blog nourrissant 🙂 J’ai moi aussi passionnément aimé ce livre court, percutant et poétique malgré ses « crudités », touchée notamment par les mots si justes qui content les chemins de l’écriture…
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Merci, et bienvenue 😀 Court, percutant et poétique, oui tu as les mots justes. C’est une lecture qui reste longtemps en mémoire.
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Comment résister à un tel avis! Merci pour la découverte!
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Merci à toi Karine ! Heureuse de permettre à ce livre de se faire un petit plus connaître, c’est un chef d’oeuvre 🤗
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Une très belle lecture pour moi également!
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