Bouquet d’avis #7 : La commode aux tiroirs de couleurs – Olivia Ruiz ; La jeune fille sur la falaise – Lucinda Riley

Deux romans pour ce nouveau bouquet : une nouveauté française très sympathique et un poche irlandais qui a fait flop.

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La commode aux tiroirs de couleurs – Olivia Ruiz

Éditions J-C Lattès, mai 2020 ; 208 p.

Mon avis :

Moi aussi, je suis tombée sous le charme de ce premier roman d’Olivia Ruiz.

A la mort de Rita, son Abuela adorée, la narratrice hérite d’une commode aux tiroirs de couleurs. Ses cousins et elle n’avaient pas le droit d’y fouiner, c’était un grand mystère. Elle va aujourd’hui découvrir qu’en vérité, c’est toute la mémoire de sa grand-mère qu’elle contient.

« Oui c’est ça, nous avions six, dix et seize ans le jour où nous avons embrassé nos parents pour la dernière fois. ». Leonor l’aînée, Rita, et Carmen la petite sœur, dont les parents étaient d’ardents Républicains. J’ai aimé les suivre pendant leur fuite de l’Espagne Franquiste, enfants, puis au long de leurs vies en construction en France, jusqu’à aujourd’hui. Des personnalités contrastées. Leur arrivée à Narbonne dans une communauté d’immigrés souvent rejetée par les locaux. L’envol de Rita, plus tard, jeune femme portée par un tempérament bouillonnant. De beaux portraits de femmes, beaucoup de sensibilité et d’humour, des secrets de famille, un arrière-fond historique poignant. Une plume vive et colorée qui nous fait vivre des moments touchants pour ce beau témoignage porté par une voix claire.

« Le souvenir, c’est bien quand il te porte. S’il te ralentit ou même te fige, alors il faut le faire taire. Pas disparaître. Juste le faire taire, car à chaque moment de ta vie, le souvenir peut avoir besoin que tu le réveilles pour laisser parler tes fantômes. Ils ont tant de choses à nous apprendre si on se penche un peu sur ce qu’ils nous ont laissé. »

★★★★★★★★☆☆

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La jeune fille sur la falaise – Lucinda Riley

The Girl on the cliff, 2014. Traduit par Jocelyne Barsse. Éditions Charleston, 2015 ; réédité en poche chez Charleston, 2018 ; 629 p.

Quatrième de couverture : « Pour échapper à une récente rupture, Grania Ryan quitte New York pour aller se ressourcer en Irlande auprès de sa famille. C’est là, au bord d’une falaise, qu’elle rencontre Aurora Lisle, une petite fille qui va changer sa vie.

En trouvant de vieilles lettres datant de 1914, elle se rend compte du lien qui unit leurs deux familles. Les horreurs de la guerre, l’attrait irrésistible du ballet, le destin d’un enfant abandonné, ont fait naître un héritage de chagrin, qui a tour à tour marqué chaque nouvelle génération.
C’est finalement l’intuition d’Aurora qui leur permettra de se libérer des chaînes du passé, et d’aller vers un futur où l’amour triomphe sur la perte. »

Mon avis (déjà publié en octobre 2019 sur Babelio) :

J’ai trouvé ce roman dans une boite à livres. Le bandeau de couverture inamovible annonçant « le retour de la reine du roman féminin » m’a fait tiquer et m’aurait fait reculer à coup sûr, s’il n’avait été sur un livre de Lucinda Riley, que je connais de nom car elle est née en Irlande ; et comme ce roman se passe aussi en Irlande… je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir cette auteure. J’ai donc sauté le pas.

… Et ça a fait flop.

Des personnages convenus, aux motivations pas toujours très claires – je pense à Grania, que j’ai trouvée franchement déplaisante, alors qu’on semble être censés la prendre en affection. Un style plan-plan… Au bout de 50 pages j’étais suffisamment irritée pour aller lire quelques avis sur les blogs, histoire de savoir si c’était juste un début maladroit et que les choses allaient s’arranger ensuite ou s’il valait vraiment mieux que je jette l’éponge directement, avant de perdre davantage mon temps. Hum.

C’est l’avis de Marie lit en pyjama qui m’a fait continuer ma lecture : parce que Grania lui a déplu aussi mais que « En revanche, l’histoire de l’ancêtre d’Aurora, Anna, une enfant abandonnée qui deviendra danseuse de ballet dans le Londres du début du XXe [lui a] plu. [Elle l’a] trouvée beaucoup plus prenante et les personnages sont bien plus attachants et crédibles. [Elle aurait] voulu que le roman se limite à cette partie. »

J’ai donc continué. Mais vers la page 100, j’ai craqué pour de bon (le poche fait 629 pages écrit petit). Retour à la boite à livres. Lucinda Riley, j’ai vu, j’ai lu, j’ai rendu. Je ne fais pas partie de son lectorat.

★★★★☆☆☆☆☆☆

  7 comments for “Bouquet d’avis #7 : La commode aux tiroirs de couleurs – Olivia Ruiz ; La jeune fille sur la falaise – Lucinda Riley

  1. 31 août 2020 à 14 h 10 min

    j’hésite toujours…
    NetGalley ma l’a refusé le jour où j’ai finalement décidé de le demander… Serait-ce un signe 🙂

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    • 31 août 2020 à 15 h 06 min

      Oh, écoute, honnêtement, n’hésite plus. Je lui ai trouvé beaucoup de sincérité et une agréable fraicheur. Un petit moteur tout doux qui n’hésite pas à bousculer. Elle ne se la raconte pas. L’arrière-plan de guerre civile espagnole et de résistance anti-Franco m’a intéressé. C’est un premier roman qui m’a vraiment bien plu.

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      • 31 août 2020 à 15 h 43 min

        c’est pour Franco et la résistance que j’ai envie de le lire…
        Je n’apprécie pas toujours ses textes de chanson,c’est ce qui me fait hésiter (et peut-être aussi les people qui se mettent à l’écriture…)
        je viens de commencer le 2e roman d’Isabelle Carré (j’ai snobé le 1er pour les mêmes raisons…) et je rame un peu 🙂

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      • 31 août 2020 à 18 h 20 min

        J’avais les même réticences que toi 🤗 Mais là, elle a quelque chose à dire, la miss, et en plus elle le dit bien.
        Isabelle Carré par contre je ne la lirai pas, ni le 1 ni le 2 😅
        Ici, comme toi c’est le coté « espagnol » qui a fait pencher la balance, mais j’ai hésité assez longtemps, quand même avant de me lancer 🙃

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  2. 2 septembre 2020 à 19 h 46 min

    Je serais curieux de lire le livre de la pétillante Olivia Ruiz que j’apprécie beaucoup en tant qu’artiste. Elle a des origines espagnoles comme moi. Merci pour ce retour très positif Hélène sur le livre d’Olivia. Bises bretonnes ensoleillées ☀️🌊🙂

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  3. 10 décembre 2020 à 13 h 53 min

    Cool, merci LadyDoubleH
    J’ai toujours été sensible à cette femme depuis les vieilles charrues où je l’ai vue sur scène. Les gens la connaissaient de la star ac’ mais n’ayant jamais vu un seul épisode elle m’était inconnue
    Quel univers intérieur elle nous témoignait sur scène. Poignant 🙂

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    • 11 décembre 2020 à 12 h 59 min

      Ce livre devrait te plaire alors !
      Merci beaucoup d’être passé lire mes billets 🤗😘

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