Descendre la Rivière – Peter Cunningham

cunningham rivière

The Trout, 2016. Traduit par Christophe Mercier. Editions Joelle Losfeld, 2016.

Mon avis :

Ce troisième roman de Peter Cunningham traduit en français (Trio à cœur, La Mer et le Silence), est le premier que je lis, et c’est une très belle découverte.

Descendre la rivière est un roman habile, à l’écriture claire et délicate. Un livre inquiétant au charme trouble, bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord. Une histoire bouleversante, d’une lecture psychologique très fine, admirablement construit.

 « Mettez-vous dans la tête d’une truite, tendue contre le courant de la rivière, à deux brasses de profondeur. Soudain, quelque chose change dans le dôme d’air libre : une ombre coupe la lumière au-dessus de votre tête. Que faites-vous ? Une mémoire profonde comme l’océan vous empoigne. Et vous ne pensez plus qu’à la survie. Que faites-vous ? Vous ne faites rien. Vous attendez dans la fraîcheur du renfoncement du rivage. Vous laissez passer. Si vous restez immobile, le danger disparaîtra. Vous ne faites rien. »

 Les époques se frôlent et se télescopent, l’humain et la truite, et Peter Cunningham nous mène avec talent, enquête, en quête, de rédemption.

Quatrième de couverture : Alex et sa femme Kay vivent à Bayport près de Toronto, au bord du lac Muskoka. Alex s’apprête à publier son second roman quand il reçoit de son éditeur une enveloppe contenant un curieux insecte : une mouche pour la pêche. Cette découverte réveille en lui de douloureux souvenirs d’enfance où il est question d’un père écrasant, de prêtres troubles et troublés et d’un ami trahi, dans une Irlande où tout se sait et rien ne se dit.

Les souvenirs s’égrènent et forment peu à peu l’image du drame, entrecoupée de la description raisonnée de la pêche à la truite, habile tension narratrice et anticipatrice. Mais une menace rôde autour de la famille : un nouveau venu à Bayport, qui se prétend ancien policier, se fait de plus en plus présent, insistant…
Une enquête sensible et libératrice qui montre comment le traumatisme nié, enfoui, les silences et les mensonges peuvent détruire des vies.

PS : Salutations à toutes et tous, j’espère que votre été se passe au mieux 🙂 Deux mois et demi sans un seul billet (scandale !), j’ai un paquet de chroniques en retard, alors au boulot… Bises !

  9 comments for “Descendre la Rivière – Peter Cunningham

  1. 17 août 2016 à 13 h 10 min

    Quel plaisir de te retrouver ! ta note donne drôlement envie de découvrir ce livre. La rentrée littéraire de septembre est un moment que j’apprécie toujours. Il y a profusion de livres et pas assez de temps pour lire ne serait ce que 10% de ce qui sort alors je regarde les blogs et autres sites littéraires pour m’aiguiller un peu. Moi j’ai noté le Laurent Gaudé « écoutez nos défaites », je vais l’acheter dans la semaine. Prend soin de toi et continue de nous faire découvrir à travers tes notes tous ces auteur(e)s de talent ! Bises bretonnes pour toi 🙂 🙂

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    • 17 août 2016 à 22 h 05 min

      Merci Frédéric 🙂 Pour ma part la rentrée ce sera en priorité le nouveau Colm Toibin (demain !), ainsi que The Girls, de l’américaine Emma Cline 🙂 Ensuite je continuerai sur les irlandais et je verrai selon les chroniques des uns et des autres et les craquages compulsifs, haha ! Écoutez nos défaites a l’air passionnant, j’aurai hâte de lire ton avis ! Bises !

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      • 18 août 2016 à 13 h 35 min

        Oui, écouter nos défaites a l’air hyper intéressant. Il me tarde de voir ta chronique 🙂

        J’aime

  2. 17 août 2016 à 19 h 49 min

    je suis heureuse de te retrouver ! nous attendions tes chroniques avec impatience ……..:)
    ce livre de Peter Cunningham m’intrigue ……… merci

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  3. Cat
    17 septembre 2016 à 8 h 41 min

    Que de réjouissances ce matin! chouette!

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