Grief is the thing with Feathers, 2015. Traduit de l’anglais par Charles Recoursé. Seuil, 2016 ; réédité en poche aux éditions Points, 2017.
Quatrième de couverture : Les humains m’ennuient sauf dans la douleur. Très peu m’intéressent. Mais les maris privés de femmes et les enfants privés de mères… Pour un corbeau sentimental, ils font un nid délicieux à protéger. Je les distrais, les fais rire grâce à ma vulgarité de corvidé primaire, qui est en réalité un programme de soins très réfléchi. Quand il n’y aura plus de désespoir à traquer, mon travail sera fini.
Ma chronique :
Maman est morte, laissant papa « aussi vidé qu’un pendu » et les garçons tout seuls. Jusqu’à ce que survienne Corbeau. Gigantesque, hallucinant ; salvateur. « (Corbeau) Dans d’autres versions je suis docteur ou fantôme. Parfaits stratagèmes : docteurs, fantômes et corbeaux. Nous pouvons faire ce que les autres personnages ne peuvent pas, manger la tristesse par exemple, ou renfouir les secrets, ou mener les batailles homériques contre le langage et Dieu. J’étais excuse, ami, deus ex machina, blague, symptôme, fiction, spectre, béquille, jouet, revenant, bâillon, psychanalyste et baby-sitter ». Un délire psychotique, peut-être. Une personnification de la douleur ?
La mise en page et l’écriture de cette fable moderne ne sont pas conventionnelles. Ca grince, ça ébouriffe, ça dissone. On cherche à comprendre… en vain ? Car pour saisir toute la portée poétique de cet ouvrage, sa beauté particulière, il faut juste lâcher prise et se laisser dégringoler sans parachute dans les très courts chapitres aux voix alternées. Se laisser porter par l’imagination qui soigne et les mots qui guérissent. Apprendre à voler ? Corbeau veille, et peu à peu les existences vont s’autoriser, presque à contrecœur, à reprendre goût à la vie.
Ce petit livre, auquel on peut ne pas du tout accrocher, a été pour moi une exquise étrangeté littéraire. Le genre de friandise qui fait grimacer les gencives, tout en explosant de douceur.
L’auteur : Max Porter est éditeur pour la maison d’édition britannique Granta. Il vit à Londres avec sa femme et leurs enfants. La Douleur porte un costume de plumes est son premier livre.
*** J’ai lu ce livre dans le cadre de ma participation en tant que jurée au Prix du meilleur Roman des lecteurs des éditions Points 2017. Vu qu’il était dans ma Pîle à Lire depuis sa sortie en grand format en janvier 2016, cette chronique me permet également d’honorer ce mois-ci l’Objectif PAL d’Antigone… Et d’inaugurer ma participation au Mois Anglais chez Lou et Cryssilda.
ah le mythe du corbeau…il se retrouve un peu partout…surtout celui revenant pour representer un mort…il semble etre bien traite dans ce court roman….
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, le mythe est traité d’une manière vraiment originale !
J’aimeJ’aime
c’est pour cela que c’est tentant….;)
J’aimeAimé par 1 personne
Le titre est fort beau et la critique rend curieuse 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Je l’avais acheté l’an dernier à sa sortie car le titre et le thème m’avaient tape dans l’oeil 🙂
J’aimeAimé par 2 personnes
Il a l’air étrange, pas sûre d’aimer mais je le note quand même, j’aime bien l’originalité et il semble que je vais être servie, si en plus on y trouve de la douceur, ça devrait le faire ^^ Merci !
J’aimeAimé par 1 personne
J’espère vraiment que tu apprécieras 🙂 Merci à toi pour ton commentaire !
J’aimeJ’aime
intriguant, je suis très curieux de découvrir ce type d’univers dans un ouvrage. Merci du partage, passe un très bon weekend, Bizzz bretonnes 😉 🙂
J’aimeAimé par 2 personnes
Bon weekend également à toi Frédéric ! Bises et merci 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ouh là là ça a l’air bizarre et je ne suis pas très fan des corbeaux… Pas certaine de le lire, mais j’aime bien la couverture de la version poche !! 😉
J’aimeJ’aime
Je vais le lire…. Quel titre ! Merci beaucoup
J’aimeAimé par 1 personne
J’espère qu’il te plaira 🙂 Bises !
J’aimeAimé par 1 personne