Étreintes – Anne Michaels

Held, 2023. Traduit de l’anglais (Canada) par Dominique Fortier. Éditions du sous-sol, août 2024 ; 240 p.

★★★★★★★☆☆☆

Mon avis :

Je referme ce roman, et je ne sais vraiment pas ce que j’en ai pensé. A chaud, je dirais que l’agacement l’emporte… car Etreintes se termine sans rien terminer, sur une phrase bateau et après des dizaines de dernières pages qui ont tellement étiré et dispersé le temps et les lieux, que je ne sais même plus qui est qui et où j’en suis. Non mais vraiment.

Ma lecture du dernier roman de la canadienne Anne Michaels avait pourtant divinement commencé. Une écriture envoûtante, une histoire puissante, intrigante, des sauts dans le temps, des personnages liés, du mystère… J’ai pensé au Soldat désaccordé de Gilles Marchand, pour le contexte de Première guerre mondiale et ce soldat qui revient, marqué par un sceau d’étrangeté. Il y a une présence très forte dans ces lignes, une intensité presque physique.

Et puis, vers la moitié du roman les mots m’ont semblé délayer les existences, prenant trop de place, comme un cliché surexposé avec les vies en contre-jour et les mots dans l’oeil. Dommage me suis-je dit, mais j’ai cru à un effet de style, pour incarner une autre dimension de l’histoire.

Et le temps s’est lui aussi mis à hoqueter, désagréablement : les allers et retours entre les époques se sont emballés, les chapitres ont raccourci – et puis j’ai carrément commencé à ne plus saisir les liens entre les personnages, des gens sont sortis n’importe où, de nulle part. Le problème étant que j’ai terminé le roman et que tout ceci me semble juste ne mener à rien, tout en étant truffé de phrases joliment troussées qui laissent deviner un grand message à nous communiquer, mais au bout du compte il n’y a rien, qu’une sorte de vide.

Donc oui, haha, l’agacement domine, effectivement. Mais quand je relis mes notes, pourtant, il y a vraiment des passages sublimes, dans ce roman. Donc je ne sais pas, j’ai dû passer à côté de l’histoire. Ou bien ce roman part effectivement en quenouille… ? Il n’empêche que, l’important étant le voyage et non la destination, j’ai été bien contente de certains de mes bouts de route avec la plume d’Anne Michaels !

« Nous savons que la vie a une fin. Pourquoi la mort devrait-elle durer éternellement ? »

  1 comment for “Étreintes – Anne Michaels

  1. Avatar de Frédéric (La culture dans tous ses états)
    14 avril 2025 à 13 h 29 min

    J’avais adoré le soldat désaccordé, si l’atmosphère de ce roman s’en rapproche ça pourrait me plaire. Merci Hélène pour ce retour 🙂

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