Je fais régulièrement des posts sur Instagram de mes balades dans le Finistère, lorsque j’y passe un peu de temps, quelques fois par an. Mais jamais sur le blog, et en cette fin août l’envie me prend, impérieuse, d’y remédier. J’ai envie de vous montrer la beauté de mes terres natales.
Je commence par Saint-Pabu et le Mont St-Michel-de-Brasparts. Je vous ai surligné les endroits sur la carte ci-dessous (bon, c’est artisanal, haha, mais ainsi ça vous donne une idée).
• Saint-Pabu :
Souvenirs de juillet dernier, les plages de Corn ar Gazel et d’Erleac’h – avec un ciel chargé et du vent, qui faisaient passer la mer par toutes les couleurs…
… Et le Passage : des maisons en bas de la rue du passage (j’ai surligné l’endroit à droite dans la capture d’écran plus haut) en juillet, ainsi qu’une vue de mars dernier sur l’embouchure de l’aber Benoît, avec la pluie qui tombe au loin sur la mer et sans doute aussi sur les dunes de Sainte-Marguerite, à Landéda.
Un endroit beau, chargé d’histoire : il y avait là un bac, et une famille de passeurs oeuvraient pour permettre aux gens et aux marchandises de circuler d’un côté à l’autre de l’aber.
Mais cet endroit est surtout pour moi chargé de tout ce que l’enfance recèle de plus tendre et lumineux : jusqu’à mes 6 ans j’y ai passé tous les étés avec ma grand-mère. Elle louait un demi-étage à « mémé Coum » (je me souviens d’une vieille dame de caractère, avec une coiffe et le verbe haut), dans une maison non loin de celle que l’on voit à gauche sur ma photo.
Dans mes souvenirs de Saint-Pabu, il fait toujours beau – sans doute car les plus vivaces datent du dernier été, celui de la canicule de 1976. Des fourgons klaxonnaient le matin dans la ruelle, pour vendre du pain et du poisson à peine sorti de l’eau. Nous marchions jusqu’à l’épicerie en longeant un champ de blé regorgeant de coquelicots, nous allions à la plage le matin sur l’aber, à Béniguet ou Ganaoc, les enfants barbottant allègrement dans l’eau glacée, les adultes jusqu’à la hauteur de deux orteils et demi. L’après-midi, ma grand-mère faisait la sieste et moi je lisais en cachette mes premiers romans de la Bibliothèque rose – je me souviens d’une chambre sombre et fraiche, de la vie dehors assourdie par les persiennes closes. Ensuite nous allions jouer « aux boules » et aux dominos chez la sœur de ma grand-mère et son mari, qui possédaient une maison blanche aux volets bleus, en aval de l’aber. Et le soir, c’était grande salade composée, toutes les deux devant Jeux sans frontières, à rire sans retenue.
Et puis mémé Coum est morte, sa famille a vendu la maison et les étés à St-Pabu se sont terminés – mais il y a toujours une part de moi je crois qui marche là-bas, la main dans celle de ma si chère grand-mère Anna ; qui a toujours su transformer les choses les plus simples en instants précieux 💙
Je vous ajoute quelques photos prises je ne sais plus quand (sans filtre bien sûr) : deux vues différentes de la plage de Beniguet – la première prise vers l’aber et l’autre vers l’embouchure – et Corn ar Gazel :
• Le Mont St-Michel-de-Brasparts
Le Finistère, c’est aussi l’intérieur des terres, et les Monts d’Arrée 🤎💚
J’adore le Mont St-Michel de Brasparts (oui oui ici aussi il y a eu combat avec un dragon !), son austère et sauvage beauté. La lande à ses pieds, les marais et tourbières du Yeun-Elez où dit-on se situe une des bouches de l’enfer. Le lac de Brennilis, retenue d’eau créée en inondant une partie du Yeun Elez vers 1930, pour alimenter la région en électricité (et sa centrale nucléaire mise en service en 1967 et arrêtée en 1985, toujours en cours de démantèlement hum hum).
Ici, même par grand beau temps, le vent souffle, et les nuages veillent au grain. Beauté des paysages vallonnés qui sans cesse changent de couleur, un océan mouvant de teintes brunes, ocres et dorées avec de petites touches de vert et partout, les reflets violet et jaunes des marées de fleurs, les insectes et les oiseaux. Marcher dans la lande autour du Mont, c’est un vrai voyage. On n’entend « que » la nature.
Vous voyez ces images ? Et bien il y a 3 ans, tout cela avait brûlé. Un incendie le 18 juillet 2022 et 1 330 hectares sont partis en fumée. 195 sapeurs-pompiers et 50 véhicules de lutte contre les incendies ont été mobilisés, et ils ont réussi aussi à sauver la chapelle 🙏 Il y a deux semaines, on ne voyait plus rien de ce drame : même les quelques arbres reprennent en partie ! 🙌 Merveilleuse leçon de résilience.
En quittant le Mont, en retrouvant la civilisation après notre longue balade avec mon père, la voie express, puis Brest à 60 kms, j’ai ressenti comme une impression de perte, une bouffée de nostalgie. Il y a quelque chose, là-bas. On y revient au Mont St-Michel 🤗
Je vous mets le lien vers mon post Instagram, où j’ai créé une petite vidéo.avec en fond sonore une chanson de Denez Prigent et Lisa Gerrard (c’est le même texte qu’ici) – je trouve que l’ensemble rend bien 🙂
Lettres d'Irlande et d'Ailleurs 
Merci Hélène pour ce magnifique partage 💙
J’aime tant me promener là-bas, voir la petite chapelle Saint Michel de Braspart, entendre la magnifique voix de Denez Prigent, auteur- compositeur de cette chanson « gortoz a ran « , Lisa Gérard qui a voulu absolument poser sa voix sur ce chant. La morbihanaise que je suis te remercie du fond du cœur.
Bises de Lorient 🌊🩵🤗💐
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Oh merci beaucoup Eveline, ton message me touche beaucoup ♥
A bientôt, bises
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Quel joli partage 🙂
Merci
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Avec plaisir 😀 Merci
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Super billet qui m’évoque de nombreux souvenirs.
Saint-Pabu, j’y suis souvent allée dans les années 1976-77 avec une amie de fac dans sa maison de vacances. En particulier lors des révisions de partiels, pour être tranquilles face à l’Aber. Lors des pauses, nous allions marcher sur la plage de Corn Ar Gazel, je me souviens encore du sable si fin et si blanc.
Je suis allée à Saint-Michel de Brasparts l’été dernier et déjà, j’avais été étonnée de voir comme la nature avait repris le dessus après l’incendie. On distinguait encore quelques troncs d’arbres calcinés, en prêtant vraiment attention, mais la couleur dominante était quand même le vert d’une végétation encore assez rase, évidemment. J’ai admiré la restauration de la chapelle, du beau travail. C’est un endroit superbe
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Oh, je suis ravie de te lire.
Réviser ses partiels à St-Pabu, quelle chance ! J’adore ce souvenir, merci pour le partage.
Et oui, la chapelle a été vraiment admirablement restaurée, je suis bien d’accord. L’intérieur m’a surprise, je n’y étais jamais entrée auparavant, austère, vide et étonnamment spacieux. La charpente, quel travail formidable.
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(ah mais je viens seulement de remarquer le nom de ton blog ! Excellent ! Je viens d’y passer, et de voir que : nous habitons la même ville. Je suis choquée ! Et le sourire aux lèvres ! Haha)
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