De Usynlige, 2013. Traduit du norvégien par Alain Gnaedig. Gallimard, 2017
Ma chronique :
« Nul ne peut quitter une île ; une île, c’est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l’herbe sous la neige. ». En tous cas, cette île de Barrøy a été pour moi une véritable galaxie, au cœur de laquelle je me suis sentie tellement bien, tellement prise, que j’ai eu du mal et des regrets à la quitter, elle et ses habitants si attachants, une fois le livre terminé. Gros coup de cœur pour ce roman du norvégien Roy Jacobsen, que je n’aurais je pense pas découvert sans le challenge Décembre nordique de Cryssilda. L’été dernier en effet, de passage à Brest pour les vacances, lors de ma sacro-sainte halte à la libraire Dialogues, je me suis attardée sur la table dédiée aux littératures du nord, en pensant au challenge. Curiosité et gourmandise. Ah tiens il a l’air bien celui-ci. Ah tiens il est norvégien. Ah tiens… J’étais prise dans ses filets ; et lui dans mes mains.
Les Invisibles, c’est la vie d’une famille sur une petite île proche du cercle polaire. Hans, son épouse Maria et leur fille Ingrid, Barbro la sœur de Hans et leur père Martin. C’est le quotidien et les saisons qui passent, l’eider qui niche alors on ne fait pas sortir le chat, le moment revenu de faire sécher la tourbe, la première tempête d’hiver. Presque des saynètes, au départ, comme de petites nouvelles qui tourneraient autour de la même île et de quelques personnes, le rythme paisible des vies humaines et de la nature, les bonheurs simples et les coups du sort, la débrouillardise et les traditions.
Et puis à mesure, la trame du récit prend de l’épaisseur, et on s’attache profondément aux Barrøy (le nom de l’île et de la famille est identique). Hans repart pêcher aux Lofoten, un enfant nait, un autre entre à l’école sur l’île voisine. Les soucis grattent à la porte parfois, les intempéries saccagent, les destins se tissent, les projets déferlent. On vit de l’intérieur les changements. « Un meuble à l’extérieur. C’est faire du ciel un toit et de l’horizon le mur d’une maison qui s’appelle le monde. Personne n’avait jamais fait cela ». Les drames, aussi. Notre souffle se retrouve mêlé au leur, à espérer, à prendre sa vie en main, à bâtir son avenir comme on se l’imagine, et puis tout reconstruire. Ramer, sans cesser de s’aimer.
L’écriture de Roy Jacobsen, concise, puissante et mêlée d’instants de poésie lumineux, offre un monde, tout un mode de vie dans lequel j’ai plongé avec une joie rare et durable. Les Invisibles a été un fort beau voyage, et une lecture merveilleuse.
« Et Ingrid sentit cette force que seul un oiseau connait, quand il est perché sur le sommet d’une montagne, les ailes déployées, et sait qu’il peut laisser le vent faire le reste. »
(Ce billet est ma quatrième participation au Challenge Décembre nordique de Cryssilda)
ooohh mais lalal ooohh je suis sure que cela me plairait….
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J’en suis certaine aussi 😀
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pareil que Rachel, un livre qui me semble destiné. merci pour la découverte, Bises 🙂
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je t’en prie ! Il devrait te plaire 😀
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Il faudrait que je le lise !
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Ravie qu’il te tente 😀
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ah ! il me tente celui là !!!! je le note
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Il mérite tellement d’être découvert !
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