Le restaurant de l’amour retrouvé – Ito Ogawa & Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawagushi

En ce moment, je suis friande de romans japonais. En voici deux, lus (plus ou moins) récemment. Deux autres attendent d’être chroniqués, et quelques autres encore, d’être lus. D’ailleurs si vous avez des recos je suis preneuse, avec plaisir !

Le restaurant de l’amour retrouvé – ito Ogawa

Shokudō katatsumuri, 2008. Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako. Éditions Philippe Picquier, 265p, 2013 ; réédité en 2015 chez Picquier poche, 256 p.

★★★★★★★★☆☆

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé cette histoire (et d’ailleurs elle aurait certainement été un coup de cœur, s’il n’y avait eu quelques pages autour de la 213, absolument choquantes – d’autant plus qu’on aurait complètement pu s’en passer. Pas compris. Mais bon, le reste est top. J’ai fait en sorte d’oublier lesdites pages).

Le restaurant de l’amour retrouvé est un peu comme un conte, sous de nombreux aspects. Je me demande d’ailleurs si je n’ai pas trouvé dans ce roman la même douceur généreuse, dépaysante et un peu décalée que dans ceux de l’islandaise Audur Ava Olafsdottir… ?

Le début du Restaurant de l’amour retrouvé est assez étrange (et le titre, pardon, est plutôt tarte) : Rinco, qui vivait depuis trois ans avec son petit ami indien, revient un jour du travail pour trouver leur appartement entièrement vidé, et le petit ami envolé. Elle en perd l’usage de sa voix, mais ni une ni deux, jarre de saumure héritée de sa grand-mère adorée sous le bras (elle était cachée dans un réduit et n’a pas été razziée), elle prend le bus pour son minuscule village natal niché dans les montagnes. Elle n’y avait plus mis les pieds depuis son départ, il y a dix ans – ne s’entend pas du tout avec sa mère ni avec son beau-père – et se demande bien ce qu’elle va pouvoir devenir.

La plume d’Ito Ogawa, délicate et immersive, nous ancre au cœur d’une galerie de personnages colorés – des gens, une truie, un terroir – et l’on va suivre pas à pas, les papilles souvent à ras du burn-out, Rinco qui cuisine et élabore le projet un peu fou d’ouvrir un restaurant pas comme les autres.

« Cuisiner était, dans mon existence, comme un arc-en-ciel fragile qui flotterait dans la pénombre. »


Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawagushi

Kohi ga samenai uchi ni, 2015. Traduit du japonais par Miyako Slocombe. Éditions Albin Michel, 2021 ; réédité chez Le livre de poche, 2022, 240 p.

★★★★★★☆☆☆☆

Mon avis :

Tant que le café est encore chaud prend place dans un café à Tokyo. Un lieu au sujet duquel tourne une légende : sous certaines conditions, on pourrait y revenir dans le passé.

J’ai apprécié le calme et la délicatesse de ce roman. Un café comme une caverne, fraîche et immuable, en dehors de toute précipitation. L’histoire est originale, mais je lui ai hélas trouvé un manque de tonus. Elle est découpée en quatre chapitres, pour l’histoire de quatre personnages. Tout reste assez planplan et même si les histoires sont touchantes, j’ai été très loin d’être balayée par l’émotion.

  5 comments for “Le restaurant de l’amour retrouvé – Ito Ogawa & Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawagushi

  1. Avatar de Cath L
    13 septembre 2025 à 7 h 33 min

    C’est difficile de conseiller en littérature japonaise, je trouve. Certains auteurs sont un peu inégaux, comme Ito Ogawa (j’ai beaucoup aimé La papeterie Tsubaki mais Le jardin arc-en-ciel m’est tombé des mains)… Je dirais que les incontournables sont Haruki Murakami et Yoko Ogawa, mais là encore, ils ne plaisent pas à tout le monde.

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    • Avatar de Lettres d'Irlande et d'Ailleurs
      13 septembre 2025 à 10 h 25 min

      Merci Catherine 😊 La papeterie Tsubaki est dans ma pal, on me l’avait chaleureusement recommandé. Je ne suis même pas certaine d’avoir déjà lu un Murakami, maintenant que j’y pense… 🤔 tu me conseilles de lire IQ84, ou de « commencer » par un autre titre ? Et pour Yoko Ogawa, lequel me conseillerais-tu ? J’ai vu qu’il y a beaucoup de cycles etc

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      • Avatar de Cath L
        13 septembre 2025 à 11 h 47 min

        Pour H Murakami, je ne conseille pas forcément 1Q84 pour commencer, plutôt Kafka sur le rivage ou Le meurtre du commandeur ou encore des nouvelles. Pour Yoko Ogawa, des nouvelles ou, plus accessibles, moins étranges, La marche de Mina ou un autre de ce cycle. Mais mon préféré reste Cristallisation secrète !

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      • Avatar de Lettres d'Irlande et d'Ailleurs
        15 septembre 2025 à 13 h 39 min

        Merci beaucoup, je note précieusement tes recommandations 😀

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  2. Avatar de je lis je blogue
    je lis je blogue
    12 octobre 2025 à 17 h 24 min

    J’ai bien aimé Tant que le café est encore chaud. Il me semble qu’il y a encore 1 ou 2 tomes après celui là. J’allais dire que j’allais l’autre roman dans ma pile à lire (celui de ito Ogawa) mais après vérification, il s’avère que c’est Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai !

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