Quelques Bds #7 : Le château des animaux tomes 1 et 2 (Xavier Dorison & Félix Delep) – La mémoire dans les poches 3 tomes (Luc Brunschwig & Etienne le Roux)

Ca y est, je suis à nouveau dans une période Bd / Roman graphique, j’ai beaucoup de bonnes choses dont il faut que je vous parle ! Je commence par ces deux séries, Le château des animaux et La mémoire dans les poches.

Le château des animaux (tomes 1 et 2) – Xavier Dorison & Félix Delep

Scénario : Xavier Dorison / Dessins : Félix Delep.
1. Miss Bengalore. Casterman, 2019 ; 66 p. ♥
2. Les marguerites de l’hiver, Casterman, 2020 ; 52 p. ♥

Mon avis :

Le château des animaux est une série normalement prévue en quatre tomes. Pour le moment, deux ont paru, Miss Bengalore et Les marguerites de l’hiver. J’ai eu un gros coup de coeur pour chacun.

Le château des animaux est librement inspiré de La ferme des animaux de Georges Orwell. Les cochons ont été chassés et c’est dorénavant un taureau qui règne en maître, aidé par sa troupe de chiens féroces, sur ce château d’où les hommes ont disparu. Mais toujours les plus faibles sont exploités, harassés de travail et affamés – tous leurs espoirs brisés avant même d’éclore. L’album s’ouvre sur une poule condamnée à mort, accusée d’avoir volé un œuf. On fait la connaissance de Miss Bengalore, une chatte craintive qui élève seule ses deux petits, et de son voisin César, un lapin gigolo. Pendant que miss B. s’épuise la journée sur le chantier de construction d’une nouvelle tour de défense, Marguerite l’oie garde ses petits. Tous essayent péniblement de gagner assez de boutons (la monnaie en vigueur au château) pour s’acheter de quoi manger le soir venu. Mais lorsque débarque Azélar, un rat troubadour et érudit, dont les spectacles racontent que l’on peut résister à l’injustice et lutter contre les crocs par la désobéissance et le rire… les choses vont peut-être commencer à changer, dans Le château des Animaux.

J’ai été captivée par les deux tomes de cette fantaisie animalière, qui dénonce avec intelligence les totalitarismes en mettant en scène avec finesse et empathie des archétypes. C’est émouvant, bien vu et l’ensemble déborde de talent. Le dessin est magnifique et très vivant, ce n’est pas évident d’humaniser juste ce qu’il faut des personnages animaux. J’ai adoré, vivement la suite !

« – Vous voulez mon briquet, non ?
– Hein… quel rapport ?
– J’ai cru comprendre qu’il vous plaisait… vous auriez plusieurs moyens de l’obtenir, vous pourriez me le voler, me l’acheter, me supplier de l’avoir, ou devenir mon ami et je vous l’offrirais.
Dans tous les cas, vous obtiendriez ce briquet…
mais il deviendrait un vol… un achat… une aumône ou… un cadeau.
Croyez-vous vraiment que ce serait le même briquet ?« 

*

La mémoire dans les poches (3 tomes) – Luc Brunschwig & Etienne le Roux

Scénario : Luc Brunschwig / Dessins : Etienne Le Roux
1. Futuropolis, juin 2006, 86 p. 4*
2. Futuropolis, juin 2009, 69 p. 4*
3. Futuropolis, mai 2017, 74 p. 4,5*

Mon avis :

La mémoire dans les poches est une série de trois albums. A la fois chronique sociale et récit intimiste, elle raconte avec allers et rebours plusieurs générations, entre banlieues difficiles, immigration et seconde guerre mondiale.

Cela aurait pu être le récit d’une famille apparemment sans histoires, Sidoine, sa femme Rosalie et leur fils Laurent, très intégrés et impliqués dans la vie de leur cité. Cela aurait pu… si le premier tome n’avait commencé par une fin – ou un commencement ? Sidoine, âgé, entre dans une pharmacie avec un bébé dans les bras, avant de fuir devant les questions embarrassantes et de se réfugier dans un café, où là, il n’aura d’autre choix que de raconter ce qui lui est arrivé. A l’aide de notes prises sur de nombreux petits papiers qu’il garde dans ses poches, il commence à raconter. Un premier tome centré sur sa vie et ses souvenirs, un second sur son fils, et le troisième en bouleversante apothéose.

Cela parle de ceux qui, il y a longtemps, ont reconstruit leur vie en brouillant toutes les pistes, et de ceux qui, aujourd’hui, tentent de construire la leur. L’histoire est très originale, avec de nombreux rebondissements inattendus et une belle profondeur qui se construit à mesure des trois tomes. Le dessin m’a plu également, avec ses personnages expressifs et la douceur du trait. J’ai vraiment beaucoup aimé cette série.

« Il m’arrive de perdre la mémoire au point d’oublier que je suis vieux. »

  3 comments for “Quelques Bds #7 : Le château des animaux tomes 1 et 2 (Xavier Dorison & Félix Delep) – La mémoire dans les poches 3 tomes (Luc Brunschwig & Etienne le Roux)

  1. 18 décembre 2021 à 18 h 05 min

    J’ai lu le premier tome du Château des animaux mais ne suis pas sûre de continuer, le dessin est trop « dur » à mon goût. (je ne voulais pas des petits animaux mignons, vu le thème, mais là, c’est vraiment plombant, je trouve)

    Aimé par 1 personne

  2. 22 décembre 2021 à 6 h 11 min

    Je viens d’inscrire illico La mémoire dans les poches sur ma liste de lecture à venir. Merci de cette bonne idée. Bonnes fêtes de fin d’année

    Aimé par 1 personne

  3. 22 décembre 2021 à 19 h 17 min

    Le Chateau des animaux est en effet magnifiquement dessiné (et « modernise » sui besoin en est « Animal Farm »)

    Aimé par 1 personne

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