Rentrée littéraire d’hiver 2017, petit tour d’horizon irlandais

– Mise à jour le 6.02.2017 –

Dans deux semaines déferleront dans les bacs les nouveautés de la rentrée littéraire d’hiver 2017. Peu d’irlandais découverts pour l’heure, mais qui promettent de sacrés bons moments de lecture !

Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe – Donal Ryan (Albin Michel,  2.01.2017)
L’Oeuf de Lennon – Kevin Barry (Buchet-Chastel, 3.01.2017)
Le Silence pour toujours – Stuart Neville (Rivages thriller, 4.01.2017)
Génération – Paula McGrath (Quai Voltaire – la Table ronde, 12.01.2017)
Profil bas – Liz Nugent (Denoël, 2.02.2017)
Le Miracle du Thé – Seumas O’Kelly (Le nouvel Attila, 9.02.2017)

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9782226322715-jUne année dans la vie de Johnsey Cunliffe de Donal Ryan

« Jeune paysan naïf et solitaire, Johnsey vit à l’écart du monde. Il travaille à la coopérative du village, avec sa famille pour seul lien. À la mort de ses parents, il hérite de leur ferme, éveillant aussitôt la jalousie de la communauté.  Et lorsqu’un consortium promet la prospérité au village en échange du rachat de ses terres, Johnsey refuse. Il devient dès lors un ennemi aux yeux des villageois, qui lui déclarent la guerre…
Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe raconte, au jour le jour, le combat d’un homme seul qui tente par tous les moyens de trouver un sens à sa vie dans un monde qui en est dénué. Donal Ryan livre au passage une formidable critique de la société moderne et du matérialisme qui vient à bout de toutes les valeurs et de tous les idéaux. « 

L’auteur : Né en 1976 à Tipperary en Irlande, Donal Ryan a été la révélation des lettres irlandaises en 2013. Son premier roman, Le cœur qui tourne (Albin Michel, 2015), vendu à plus de 150 000 ex. dans son pays, a été élu « Meilleur livre de l’année » en Irlande, finaliste du Man Booker Prize en Angleterre et lauréat du Guardian First Book Award.

Voici un deuxième roman qui semble prometteur. Je viens de terminer Le Coeur qui tourne il y a peu, c’est un superbe roman choral, très travaillé. Une des familles s’y appelle Cunliffe… Un clin d’oeil, ou bien se passe-t-il dans le même village ? On le saura bientôt.

A noter : Donal Ryan sera au Centre Culturel Irlandais à Paris le 19 janvier 2017 !

barry-kevin-oeuf-de-lennon-buchet-chatelL’Oeuf de Lennon de Kevin Barry

« L’Œuf de Lennon imagine le voyage incognito du célèbre Beatles, en 1978, sur l’île qu’il a achetée au large de la côte ouest irlandaise quelques années plus tôt.
En pleine crise existentielle, John décide d’aller s’isoler là-bas pour y pousser son cri primal et se libérer de ses démons. Mais pour ce faire, il doit d’abord quitter discrètement la côte en compagnie de son chauffeur – à l’occasion guide spirituel – Cornelius O’Grady, sorte de Sancho Panza à l’irlandaise. De rencontres improbables en mésaventures, de séances de chamanisme en beuveries sous des cieux peu cléments, le voyage prend peu à peu des allures d’odyssée…
Tout à la fois portrait de l’artiste et ballade picaresque, ce roman est un voyage à travers la grandiose nature irlandaise et la non moins grandiose nature de Lennon. Portée par ce personnage qui semble dépassé par sa propre mythologie, la plume de Barry interroge l’acte créateur et la nature même de l’identité avec une féroce et délicieuse intelligence. »

L’auteur : Né en 1969, Kevin Barry est un écrivain irlandais. Son premier roman City of Bohane (Actes Sud) a reçu l’IMPAC Dublin Literary Award en 2013. Unanimement remarqués par la critique, ses textes sont traduits en plusieurs langues et il a obtenu de nombreuses distinctions dont le prestigieux Goldsmith Prize pour L’Œuf de Lennon.

Je suis en train de lire Bohane, sombre Cité (oui oui, je me mets à jour pour 2017 !) : des petits airs de Gangs of New-York et de Sin City transposés dans une ville futuriste imaginaire irlandaise. Ça se lit très bien.

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neville-silenceLe Silence pour toujours de Stuart Neville

« L’inspecteur Jack Lennon a été grièvement blessé lors d’une fusillade. Une ex-fiancée, Rea Carlisle, vient cependant lui demander de l’aide car elle a trouvé un album relatant des meurtres au domicile de son oncle qui vient de se suicider. L’album disparaît avant que Rea n’ait pu le montrer, et elle est assassinée. Jack est le principal suspect. »

L’auteur : Stuart Neville est né à Armagh (Irlande du Nord) en 1972. Il est particulièrement connu pour sa série à succès Jack Lennon, dont ce titre est le quatrième tome.

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mcgrathGénération de Paula McGrath

« Il y a une ferme au cœur de l’Illinois – de ces grandes fermes bio où se croisent travailleurs mexicains à peine régularisés et jeunes «wwoofeurs » venus d’Écosse ou de Norvège prêter leurs bras contre le gîte et le couvert. Là, se trouve Joe Martello, ours trentenaire au roman familial épique, ancien pianiste prodige devenu agriculteur sans raison apparente. Joe est une énigme qu’Áine cherche à percer. Ils se sont rencontrés sur Internet, et, après un premier séjour seule, Áine y retourne pour six semaines avec sa petite Daisy. Mais, sur place, rien ne se passe comme prévu. Joe et la ferme sont remplis d’ombres – et pas seulement celles des chauves-souris qui pullulent au grenier : une mère prof de piano obèse qui a noyé dans les kilos le souvenir des cris nazis, son petit élève germano-japonais, caniche savant de sa mère perfectionniste, une ancienne camarade de fac qui hésite à changer de trottoir quand Joe approche… Le jour où elle met la main sur un ordinateur caché, Aíne comprend qu’elles doivent rentrer au plus vite en Irlande. Des années plus tard, sa fille, partie à Chicago sur les traces de son grand-père, fera de nouveau tourner ce kaléidoscope de trajectoires brisées… »

L’auteur : Paula McGrath est née en Irlande en 1966. Ses écrits de fiction et de non-fiction ont paru notamment dans The Irish Times, et Surge, une anthologie des nouveaux écrivains irlandais. Elle est diplômée d’un Master of Fine Arts de l’Université de Dublin où elle enseigne le creative writing.

Comme je vous l’avais annoncé dans un précédent billet, j’ai adoré ce roman choral. Impossible de le lâcher une fois commencé, un vrai coup de coeur ! Chronique à venir bientôt sur le blog ; et je crois même que je vais me faire le gros plaisir de le relire avant. 

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nugent-profil-basProfil bas de Liz Nugent

 » « Mon mari n’avait pas l’intention de tuer Annie Doyle, mais cette petite menteuse l’avait bien cherché. »
Lydia vit dans une superbe demeure dublinoise avec son mari, le très respectable juge Fitzsimons, et leur fils adolescent. Ils forment une famille unie et heureuse. Il manque juste un petit quelque chose pour que le bonheur de Lydia soit total… et ce petit quelque chose, elle est prête à tout pour l’obtenir. Même à tuer ?

Comme dans Oliver ou La fabrique d’un manipulateur (Denoël, 2015), Liz Nugent nous livre les pensées les plus sombres d’un être capable de causer la perte de tous ceux qu’elle aime sans éprouver le moindre remords.  « 

Liz Nugent est née à Dublin en 1967. Elle a travaillé pour le cinéma, le théâtre et le télévision irlandaise et a écrit des nouvelles pour adultes et pour la jeunesse. « Oliver ou la Fabrique d’un Manipulateur », paru en 2015 chez Denoël, était son premier roman.

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o-kelly-miracle-du-theLe Miracle du Thé de Seumas O’Kelly

« Kilbeg, petit village d’Irlande, début du XXe siècle. Lorsque Nan Hogan, vieille femme acariâtre, tombe malade, le village décide, contre son gré, de l’envoyer à l’hospice. Là, ellerencontre Maura Casey, une femme de ménage, à qui elle confie ses malheurs et qui, pour avoir un endroit à elle, part s’installer dans la maison de Nan, dont elle prétend être la gardienne. Devant son assurance, les habitants laissent faire, mais quand Nan veut rentrer chez elle, les deux femmes s’affrontent autour de la maison… ainsi qu’une voisine, Sara Finnessy, ennemie jurée de Nan.
Portraits de femmes et subtile évocation de la vie de village, ce récit de Seumas O’Kelly décrit avec finesse la vie d’une maison très humble qui cristallise les conflits et les intérêts… mais qui sera aussi la source de résolution de la dispute. »

L’auteur : Considéré comme le plus grand nouvelliste irlandais, couvert d’éloges de son vivant, Seumas O’Kelly (né en 1881) est mort assassiné, en 1918, dans le journal indépendantiste qu’il dirigeait. Fils de commerçants, originaire de Loughran, dans le comté de Galway (région riche en vestiges de châteaux et d’édifices religieux), membre du Sinn Fein, il a écrit de nombreux recueils de nouvelles (Waysiders, The Golden Barque, The Leprechaunof Kilmeen) et trois romans : Wet Clay, The Lady of Deerpark, et La tombe du tisserand (Attila, 2010).

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La rentrée littéraire irlandaise débarque aussi en poche

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La Fin d’une Imposture – Kate O’Riordan (Folio, 19.01.2017)
Les derniers Jours de Rabbit Hayes – Anna McPartlin (Pocket, 2.02.2017)
La Revenante – Molly Keane (Petit quai Voltaire – la table ronde, 23.02.2017)

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o-riordan-imposture-pocheLa Fin d’une Imposture de Kate O’Riordan (paru chez Joelle Losfeld en 2016)

« La vie de Rosalie et de Luke s’est délitée voici quelques mois après la révélation de l’adultère commis par Luke. Mais l’annonce de la mort de Rob, leur fils, lors d’un voyage en Thaïlande provoque un séisme familial. Les mois qui suivent sont un cauchemar dans lequel Rosalie doit apprendre à composer avec la perte de son fils, un contexte conjugal compliqué et aussi la dépression de Maddie, sa fille. Cette dernière se juge coupable de la mort de son frère mais refuse d’expliquer pourquoi à ses parents. Elle se lie avec un gang de filles particulièrement violentes. Rosalie croit apercevoir le bout du tunnel lorsque, au cours d’une thérapie de groupe, elles font la connaissance de Jed, un jeune homme auquel Maddie s’attache très rapidement, même si cette figure singulière devient de plus en plus angoissante. Ladolescente reprend goût à la vie, alors que le diabolique Jed ne cesse de s’immiscer dans la famille… »

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mc-partlin-rabbit-hayes-pocketLes derniers Jours de Rabbit Hayes de Anna McPartlin (paru aux éditions du Cherche-Midi en 2016)

« Neuf jours. C’est ce qu’il reste à vivre à Mia Hayes, surnommée affectueusement « Rabbit ». Neuf jours, après plusieurs mois de combat – parce que Rabbit est une battante, une Irlandaise bien trempée.
À son chevet, famille et proches se relaient en un joyeux ballet de souvenirs. Entre silences, gaffes et fous rires, toute la vie de Rabbit ressurgit alors : l’enfance, l’adolescence, Johnny son grand amour, et Juliet, sa fille de 12 ans – une certaine idée du bonheur… Au fil des jours, tous s’interrogent sur leur vie et accompagne Rabbit dans un voyage émotionnel d’une grande intensité. Quel meilleur bagage pour partir vers la lumière ? »

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keane-revenante-petit-quai-voltaireLa Revenante de Molly Keane (réédition)

« Jasper Swift et ses trois sœurs, April, May et June, sont les descendants d’une riche famille aristocrate dont ils ont hérité le domaine de Duraghglass, en Irlande. Désargentés, les enfants Swift ont vieilli et mènent une morne existence dans cette vaste propriété qui tombe en ruine. Tous quatre ont été couvés par leur défunte mère au point de n’avoir jamais quitté Durraghglass, développant chacun des travers excentriques, du petit défaut à l’infirmité flagrante en passant par la malveillance, leur seul point commun.
Quand leur cousine suisse Léda, que l’on croyait morte dans les camps de concentration, refait surface, aveugle mais toujours charmante, le quotidien des Swift change radicalement de tempo, d’autant que leurs souvenirs et leurs désirs, enfouis depuis tant d’années, semblaient n’attendre que cette étincelle pour se raviver. »

Un excellent roman. C’est fabuleux de cruauté, l’étude des personnages est fine et acérée. Je me suis vraiment amusée ! (voir mon billet sur Molly Keane)

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2017 se profile donc sous d’excellents auspices 🙂

  7 comments for “Rentrée littéraire d’hiver 2017, petit tour d’horizon irlandais

  1. 21 décembre 2016 à 17 h 36 min

    Merci pour toutes ces decouvertes, ladydoubleh

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  2. 21 décembre 2016 à 20 h 22 min

    La rentrée littéraire irlandaise est formidable ♥ MERCI

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  3. Carine Chichereau
    22 décembre 2016 à 10 h 34 min

    Bonjour ce serait sympa de votre part de citer le nom.des traducteurs ! Sans nous nul ne lirait ces textes en français 🙂
    Carine Chichereau

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    • 22 décembre 2016 à 10 h 54 min

      Bonjour, si vous lisiez mes chroniques vous sauriez que je cite toujours les noms des traducteurs dans mes chroniques (j’ai à plusieurs reprises noté le vôtre, d’ailleurs) Toujours. C’est un point d’honneur évidemment. Alors oui, effectivement, quand je fais des billets comme ceux-ci de découvertes ou de rentrée littrraire, je ne les note pas. Mais je mets toujours les liens dans les titres vers la page de la maison d’édition. Où vos noms sont notés.
      Même si votre message n’est pas dénué de fondement, je le trouve déplacé, excusez-moi. Il y a tellement de blogs qui ne notent ja-mais aucun nom de traducteur. Ce n’est absolument pas mon cas.

      Aimé par 1 personne

  4. 6 janvier 2017 à 19 h 19 min

    Bravo pour le coup d’oeil ! Mais comment vais-je faire pour survivre avec tous ces titres à lire! 😉
    Et puis oui, toi comme moi on cite le nom des traducteurs systématiquement. Faut juste savoir que faire un tel billet sur les sorties littéraires ca prend juste un chouilla de temps et d’infos à trouver. Là il y a erreur sur la cible : faut écrire sur tous les blogs qui ne citent jamais les traducteurs : y’a du taf!! 😐

    Aimé par 1 personne

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