Rosa Candida – Auður Ava Ólafsdóttir

Afleggjarinn, 2007. Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson. Éditions Zulma, 2010 ; réédition en poche chez Zulma, collection Z/a, en 2015, 288 p.

Ma chronique :

Alors que la plupart ont découvert l’auteure islandaise Auður Ava Ólafsdóttir avec Rosa Candida, paru en France en 2010 (le premier de son œuvre a avoir été traduit en français), c’est pour ma part le troisième que je lis d’elle. Son passage il y a deux ans à la librairie près de chez moi a été le déclencheur. J’ai beaucoup aimé Le rouge vif de la rhubarbe (son premier roman), adoré son opus de l’an dernier, Ör, et je me suis lancée cette année dans le fameux Rosa Candida.

Arnljótur a vingt-deux ans. Après une aventure d’une demi-nuit avec l’amie d’un ami, il a eu une petite fille, Flóra Sól, qui a maintenant six mois. Il vit avec son père, âgé de soixante-dix sept ans. Sa mère est décédée récemment et son frère jumeau, Jósef, est en institution spécialisée. Arnljótur, brillamment doué à l’école, préfère pourtant le jardinage aux études. A la recherche de lui-même, ne sachant pas quoi faire de sa vie, il décide de partir. D’apporter les roses cultivées par sa mère à un monastère, très loin. Une variété rare de Rosa Candida, pourpre, à huit pétales. Le jardin de ce monastère « a une histoire de plusieurs siècles, et est mentionné dans tous les livres sur les plus célèbres roseraies du monde. ». Pour y arriver, il faudra prendre l’avion, puis traverser trois frontières en voiture (aucune mention ni de ville ni de pays, vous m’auriez vu avec ma carte de l’Europe étalée sous le nez, en train de me dire, bon, s’il a atterri à Paris, une, deux, trois frontières, ça pourrait être la Croatie… Ou bien en fait ce n’était pas Paris et donc le monastère serait en Albanie, au Montenegro, en Grèce… en Bulgarie ? Ou en fait, ce pays n’existe pas. Haha.)

Le jeune homme entame une douce odyssée jalonnée de quelques épreuves, peuplée d’incarnations du passé, de nouvelles rencontres et de projections vers l’avenir. Avec son innocence, sa naïveté, ses questionnements, Arnljótur est plus un Candide moderne qu’un Ulysse revisité… quoique. Un Forrest Gump islandais, peut-être. Ce roman est frais, souvent drôle ; une fantaisie lumineuse.

La première moitié du roman m’a pourtant moins séduite. Des longueurs, un style trop « enfantin » à mon goût. Par contre, la deuxième moitié a été un coup de coeur. Tout le séjour d’Arnljótur dans le village est vraiment formidable, un vrai régal. Si je me réfère au livre en entier, j’ai préféré Ör ; Rosa Candida est néanmoins une lecture pleine de charme.

« Ceux qui arrivent à entrer un court instant dans la vie des autres peuvent avoir plus d’importance que ceux qui y sont installés depuis des années. »

★★★★★★★☆☆☆

  16 comments for “Rosa Candida – Auður Ava Ólafsdóttir

  1. 17 décembre 2018 à 17 h 56 min

    Oh ça me donne envie ! (Ca me rire de lire le coup de la carte. En lisant une île trop loin, j’étais avec ma carte de la baie de Göteborg sous le nez pour trouver quelle était l’île dans l’histoire :P)

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  2. 17 décembre 2018 à 19 h 20 min

    Celui qui m’a fait découvrir l’auteure. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle c’ est mon préféré

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    • 17 décembre 2018 à 19 h 34 min

      Je le comprends parfaitement, oui, la découverte d’un esprit, d’un univers et de la magie de ses mots. C’est sans doute pour cela que moi j’ai beaucoup aimé le rouge vif de la rhubarbe ! Mon premier 😍

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  3. 17 décembre 2018 à 20 h 24 min

    et bin toute une reference avec candide…j’aime beaucoup…un peu plus moderne peut-etre…;)

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  4. 18 décembre 2018 à 4 h 03 min

    J’ai mis le frein à la moitié (l’impression de faire sur surplace, un style qui ne m’accroche pas) et je n’ai jamais remis ça. Je devrais peut-être retenter le coup avec « Le rouge vif de la rhubarbe ». J’aime tellement les couvertures de chez Zulma (c’est un petit plus, non?!)

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    • 6 janvier 2019 à 14 h 00 min

      C’est clairement un petit plus ! Je les adore aussi. Le rouge vif de la rhubarbe, oui, ou bien Ör 🙂 Si Rosa Candida avait été le premier que je lisais d’elle, j’aurais laissé tomber à la moitié aussi. Bon, du coup je suis contente d’avoir persévéré, vu que la deuxième moitié est vraiment chouette !

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  5. 18 décembre 2018 à 13 h 44 min

    je ne l’ai pas encore lu… je n’ai lu que « L’embellie » de l’auteure que j’avais aimé moyennement

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    • 6 janvier 2019 à 13 h 56 min

      Je te conseille Ör, du coup, si tu as envie de lire un autre de ses romans.

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  6. 19 décembre 2018 à 22 h 17 min

    couverture très originale ! je note ce livre sur ma PAL. Belle soirée et bises bretonnes pour toi 🙂 😉

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  7. 20 décembre 2018 à 18 h 50 min

    Je suis mi-figue mi-raisin pour cette auteure …

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  8. 28 décembre 2018 à 12 h 16 min

    Je suis complètement passée à côté de ce bouquin, le style enfantin m’avait laissée pantoise. Si bien que je n’ai pas poursuivi avec l’auteure

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    • 6 janvier 2019 à 13 h 49 min

      Si un jour tu as envie de lui redonner une chance, je te conseille Ör. La même grâce, sans ce style qui t’a dérangée 🙂

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