Quid de la rentrée littéraire irlandaise d’automne 2019 ?

Mise à jour le 22 septembre 2019 : ajout des romans de Samouïl Ascott & Arja Kajermo et du visuel de couverture de l’édition poche d’Irrespirable.

Les premiers livres de la rentrée littéraire d’automne vont commencer à s’offrir officiellement à nos yeux gourmands dans huit jours… Le temps me semble donc raisonnablement venu de publier mon habituel billet de rentrée irlandaise, pour les grands formats et les poches (Rien d’exhaustif bien sûr, j’espère en découvrir d’autres dans les prochaines semaines).
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En grand format

Août 2019

• La fuite en héritage – Paula McGrath (La Table Ronde / Quai Voltaire, le 22 août)
(x) fois – Samouïl Ascott (éditions do, le 28 août)

Septembre 2019

• Conversations entre amis – Sally Rooney (Éditions de l’Olivier, le 5 septembre)
• Girl – Edna O’Brien (Sabine Wespieser – sa sortie, initialement prévue le 12 septembre, a été avancée au 5 septembre)
• Lune montante (Luna, tome 3) – Ian McDonald (Denoël, le 12 septembre)

Octobre 2019

• Les liens du sang – Olivia Kiernan (Hugo éditions, le 3 octobre)
L’âge de fer – Arja Kajermo (éditions do, le 8 octobre)

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En poche

Septembre 2019

Nouvelle Lune (Luna, tome 1) – Ian McDonald (Folio SF, le 5 septembre)

Octobre 2019

Irrespirable – Olivia Kiernan (Hugo poche, le 3 octobre)

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La fuite en héritage de Paula McGrath (Traduit par Cécile Arnaud)

« 2012. Une gynécologue hésite à accepter un nouvel emploi à Londres qui lui permettrait d’échapper à l’atmosphère de plus en plus tendue qui règne dans l’hôpital dublinois où elle exerce. Mais qui s’occuperait alors de sa mère qu’elle a été obligée de placer dans une maison de retraite?
1982. Jasmine, seize ans, prend le bateau pour l’Angleterre et tente d’intégrer la troupe de danseuses d’une émission de
télévision. Contrainte de rentrer à Dublin quelques mois plus tard, elle commence à pratiquer la boxe, un sport interdit aux filles dans l’Irlande des années 1980.
2012. Dans le Maryland, Ali, dont la mère vient de mourir, fugue avec un gang de bikers pour sortir des griffes de grands-parents dont elle ignorait jusque-là l’existence.  »

Ce roman est le second de Paula McGrath. Je suis en train de le lire et ma chronique sera en ligne le 22 août, jour de sa parution.
Son premier roman, Génération, paru en janvier 2017 aux éditions la Table Ronde, a été un très gros coup de coeur ! Pour lire ma chronique, c’est par ici (il a paru aussi en poche chez 10-18)

L’auteure : Paula McGrath est née en Irlande en 1966. Ses écrits de fiction et de non-fiction ont paru notamment dans The Irish TimesNecessary FictionROPES Galway et Surge, une anthologie des nouveaux écrivains irlandais. Elle est diplômée d’un Master of Fine Arts de l’université de Dublin et enseigne la creative writing à l’université de Dublin et à la Big Smoke Writing Factory. (présentation de l’éditeur)

–> Mon billet sur la rencontre au café Le Hibou en novembre 2016 est par là

(x) fois de Samouïl Ascott (Traduit par Coline Lapierre ; merci à elle pour la découverte !)

« … Le livre (x) fois est un œuf qui renferme un œuf qui renferme un œuf. Une femme enceinte d’un enfant qui porte un enfant qui porte un enfant. Une photocopie légèrement déformée, une image stéréoscopique à travers les yeux d’un appareil photo astigmate. Une surface qui ressemble à un miroir, mais se révèle être une fenêtre grande ouverte. En définitive, (x) fois est un roman dont le souffle ne s’épuise pas à l’intérieur de ses quelques pages. Sa véritable fin se trouve ailleurs : là-dehors » (Connor O’Sullivan)

L’auteur : Samouïl Ascott est né à Cork en 1943, d’un père commerçant, Gerald Ascott, et d’une mère sage-femme, Catherine Nikolaïeva. Il suit un cursus de lettres à l’University College de Dublin, durant lequel il réalise que sa véritable passion est la musique. Pendant les vingt années suivantes, il se produit dans les pubs et les tavernes en tant que violoniste au sein de différents groupes, jusqu’à ce que l’archet cède à la plume. La mort de son frère jumeau, Dylan, en 1989, sera l’élément déclencheur pour qu’il se tourne, fût-ce avec retard, vers la littérature.
Dans son roman Rivers in reverse (1993), publié sous le pseudonyme Scott A. Smaïlous, il traite du vain combat de l’homme contre le temps et la mort, tandis que Brainsquirt (1999), le voit faire l’équilibriste sur la fine corde reliant la raison à la créativité et à la folie, ce qui, outre un internement, lui vaudra les commentaires enthousiastes de certains de ses plus grands confrères irlandais.
Le manuscrit de (x) fois a été extrait de ses archives personnelles par la veuve de l’écrivain, qui a pris l’initiative de le faire publier en 2014. Il s’agit de son ultime roman, le premier à être traduit en français.
Samouïl Ascott est décédé en 2013 à Dublin, dans son jardin.

Conversations entre amis de Sally Rooney (Traduit par Laetitia Devaux)

« Dublin, de nos jours. Frances et Bobbi, deux anciennes amantes devenues amies intimes, se produisent dans la jeune scène artistique irlandaise comme poètes-performeuses. Un soir, lors d’une lecture, elles rencontrent Melissa, une photographe plus âgée qu’elles, mariée à Nick, un acteur. Ensemble, ils discutent, refont le monde, critiquent le capitalisme comme les personnages de Joyce pouvaient, en leur temps, critiquer la religion. Ils font des photographies, ils écrivent, ils vivent. C’est le début d’une histoire d’amitié, d’une histoire de séduction menant à un « mariage à quatre » où la confusion des sentiments fait rage : quand Frances tombe follement amoureuse de Nick et vit avec lui une liaison torride, elle menace soudainement l’équilibre global de leur amitié.
Mais Conversations entre amis n’est pas qu’une banale histoire d’adultère : c’est avant tout le portrait attachant, empathique, des jeunes gens contemporains, ces millenials qui ne parviennent pas à trouver leur place dans le monde que leur ont laissé leurs aînés. La voix de Frances, poétique, désinvolte, parfois naïve, d’une extraordinaire fraîcheur est, par de multiples aspects, celle de sa génération. »

L’auteure : Sally Rooney est née en 1991 dans le Comté de Mayo. C’est une jeune auteure très prometteuse.

Lune montante (Luna, tome 3) de Ian McDonald (Traduit par Gilles Goullet)

« Lucas Corta, que tout le monde croyait mort, a réussi l’impossible : survivre, lui, le natif de la Lune, à un long séjour sur la Terre. Revenu en orbite pour se venger, il a triomphé. Désormais la Lune lui appartient. Mais il a également beaucoup perdu, à commencer par son fils Lucasinho, plongé dans le coma et atteint de lésions cérébrales irréversibles. Sans compter que les Mackenzie rescapés n’ont pas dit leur dernier mot et espèrent bien rendre à Lucas la monnaie de sa pièce. Les Sun, quant à eux, fourbissent toujours leurs armes pour éliminer tous leurs concurrents. Plus que jamais, sur la Lune, la guerre entre les Cinq Dragons fait rage. »

Nouvelle Lune, le premier tome de cette trilogie de science-fiction ambitieuse, a été un de mes gros coups de coeur de l’an dernier !
Lire ma chronique ici
Et il sort en poche en septembre (voir plus bas dans ce billet) ! Chic !
J’ai emprunté le deuxième tome paru l’an dernier, Lune du Loup, à la médiathèque et je ne vais pas tarder à le commencer… Inutile de vous préciser que je n’ai absolument pas lu la quatrième de couv’ que je viens de copier juste au-dessus ! S’il y a des fautes, elles y resteront, haha.

L’auteur : ian McDonald est né en 1960. Il vit à Belfast. C’est l’un des auteurs de science-fiction les plus talentueux et les plus récompensés. Il est notamment connu pour son roman Le fleuve des dieux qui a reçu de nombreux prix. (présentation de l’éditeur)

Girl d’Edna O’Brien (Traduit par Aude de Saint-Loup et Emmanuel Dauzat)

« Le nouveau  roman d’Edna O’Brien laisse pantois. S’inspirant de l’histoire des lycéennes enlevées par Boko Haram en 2014, l’auteure irlandaise se glisse dans la peau d’une adolescente nigériane. Depuis l’irruption d’hommes en armes dans l’enceinte de l’école, on vit avec elle, comme en apnée, le rapt, la traversée de la jungle en camion, l’arrivée dans le camp, les mauvais traitements, et son mariage forcé à un djihadiste – avec pour corollaires le désarroi, la faim, la solitude et la terreur.
Le plus difficile commence pourtant quand la protagoniste de ce monologue halluciné parvient à s’évader, avec l’enfant qu’elle a eue en captivité. Celle qui, à sa toute petite fille, fera un soir dans la forêt un aveu déchirant – « Je ne suis pas assez grande pour être ta mère » – finira bien, après des jours de marche, par retrouver les siens. Et comprendre que rien ne sera jamais plus comme avant : dans leur regard, elle est devenue une « femme du bush », coupable d’avoir souillé le sang de la communauté.
Girl bouleverse par son rythme et sa fureur à dire, à son extrême, le destin des femmes bafouées. Dans son obstination à s’en sortir et son inaltérable foi en la vie face à l’horreur, l’héroïne de ce roman magistral s’inscrit dans la lignée des figures féminines nourries par l’expérience de la jeune Edna O’Brien, mise au ban de son pays pour délit de liberté alors qu’elle avait à peine trente ans.
Soixante ans plus tard, celle qui est devenue l’un des plus grands écrivains de ce siècle nous offre un livre d’une sombre splendeur avec, malgré tout, au bout du tunnel, la tendresse et la beauté pour viatiques. »

« Par un extraordinaire acte d’imagination, nous voici transportés dans l’univers intérieur d’une jeune fille violée et réduite en esclavage par les djihadistes nigérians. Elle leur échappe et, avec acharnement et ténacité, entreprend de reconstruire sa vie brisée. Girl est un livre courageux sur une âme courageuse. » J. M. Coetzee

Les liens du sang d’Olivia Kiernan (Traduit par  François Thomazeau)

« Le crime colle à la peau de la commissaire Frankie Sheehan. Mais à Clontarf, petite station balnéaire proche de Dublin, Frankie n’est pas la seule à être familière avec la mort…
Deux corps sont retrouvés dans l’église de la ville, sauvagement assassinés.
Un double meurtre qui coïncide étrangement avec la sortie de prison de Sean Hennessy, condamné dix-sept ans plus tôt pour le meurtre de ses parents alors qu’il était encore adolescent. Sean a toujours clamé son innocence ; et c’est cette version des faits qu’il entend défendre dans un documentaire télévisé en préparation.
Frankie le pressent : pour découvrir l’auteur du double meurtre de l’église, puis d’un nouvel assassinat tout aussi épouvantable, il va lui falloir comprendre ce qu’il s’est véritablement passé voilà dix-sept ans.
Et percer les mystères qui relient entre eux, par-delà les années, les cadavres de Clontarf. »

Ce roman est la suite de Irrespirable, paru l’an dernier (et qui sort en poche en octobre, voir plus bas dans le billet)

L’âge de fer de Arja Kajermo (Traduit par Véronique Béghain)

« L’Age du fer est à la fois un conte et un roman du passage à l’âge adulte. Une histoire racontée du point de vue d’une enfant qui a grandi dans la Finlande, puis la Suède, des années 50. « L’Age du fer », parce que la vie dans la ferme familiale est rudimentaire et difficile ; mais aussi en référence aux éclats d’obus entrés dans les jambes du père. « L’Age du fer », parce que la petite fille pense que ce fer a affecté non seulement les jambes de son père, mais son coeur aussi.
Et même celui de toute la famille. Dans « L’Age du fer », l’apparente simplicité du style contraste avec la force d’une histoire qui oblige doucement mais inexorablement à reconnaître, sous le paysage magique et les fables populaires, l’impact psychologique de la pauvreté, de la violence domestique, de la marginalisation et de l’immigration. »

« Un court roman, écrit avec précision, qui réalise l’alchimie que tout écrivain aimerait réussir : il évoque en quelque sorte chaque enfance, chaque vie obscure. Un livre d’une beauté radieuse » (Joseph O’Connor)

L’auteure : Née en Finlande, Arja Kajermo a vécu en Suède et est installée à Dublin depuis plusieurs années.
Pendant longtemps, elle a été dessinatrice pour l’éditeur féministe Attic Press et ainsi que de temps en temps pour le Sunday Press, The Irish Times et d’autres revues. Sa bande-dessinée Dublin Four a été publiée dans le Sunday Tribune.
Son autre BD, Tuula, paraît maintenant dans un quotidien suédois.
Pour l’édition 2014 du prix littéraire irlandais Davy Byrnes Short Story Award, une version plus courte de L’Âge du fer avait été sélectionnée puis publiée dans Davy Byrnes Stories 2014 (Stinging Fly Press).
Une version plus longue est ensuite devenue le premier roman d’Arja Kajermo, Elle a paru en 2017 aux éditions Tramp press (Irlande) accompagnée des illustrations originales de sa nièce, Susanna Kajermo. Ce roman est en partie inspiré de son enfance en Finlande et en Suède.

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Et pour les poches

Nouvelle Lune (Luna, tome 1) de Ian McDonald (Traduit par Gilles Goullet)

Comme je le disais plus haut, ce roman paru en grand format chez Denoël en 2017 a été un gros coup de coeur ! Premier tome d’une trilogie de SF brillante, je suis vraiment ravie qu’il paraisse au format poche, pour élargir son public de fans.
–> Lire ma chronique

« 2103.
Sur une Lune où tout se vend, où tout s’achète, jusqu’aux sels minéraux contenus dans votre urine, et où la mort peut survenir à peu près à n’importe quel moment, Adriana Corta est la dirigeante du plus récent des «Cinq Dragons», ces familles à couteaux tirés qui règnent sur les colonies lunaires. Elle doit l’ascension météoritique de son organisation au commerce de l’hélium 3. Mais Corta Hélio possède de nombreux ennemis, et si Adriana, au crépuscule de sa vie, veut léguer quelque chose à ses cinq enfants, il lui faudra se battre, et en retour ils devront se battre pour elle…
Car sur la Lune, ce nouveau Far West en pleine ruée vers l’or, tous les coups sont permis.
Souvent comparé à Game of Thrones à cause de la brutalité de ses intrigues, récompensé par le Gaylactic Spectrum Award 2016, Luna, Nouvelle Lune est le premier volume d’une trilogie. »

Irrespirable d’Olivia Kiernan (Traduit par  François Thomazeau)

« Irréversible Dublin. Le docteur Eleanor Costello, scientifi que respectée, est retrouvée morte chez elle. Suicide ?
Implacable À peine remise des coups reçus lors de sa précédente affaire, la commissaire Frankie Sheehan se voit confi er l’enquête. La disparition du mari d’Eleanor puis la découverte d’une deuxième et bientôt d’une troisième victime lui prouvent qu’elle est en présence d’un tueur en série. Et que ce tueur aime jouer avec la mort.
Irrespirable Victimes consentantes, sites BDSM, » near death experiences « , chambres de torture, meurtres filmés et ritualisés : jusqu’à sa confrontation finale avec le tueur, Frankie va s’immerger dans ce que l’âme humaine a de plus noir et de plus pervers. Un noir absolu, malgré les taches de bleu de Prusse, ce pigment utilisé par Chagall et que l’on retrouve sur les victimes comme une signature. »

Lire la chronique de Yvon par là

  8 comments for “Quid de la rentrée littéraire irlandaise d’automne 2019 ?

  1. 6 août 2019 à 19 h 19 min

    C’est toujours avec un grand plaisir que je retrouve ta chronique sur la rentrée littéraire qui s’annonce !
    Je note d’ors et déjà dans mes futurs achats « Nouvelle Lune (Luna, tome 1) de Ian McDonald » Tu m’as convaincu Hélène. J’ai hâte de m’y plonger !
    Passe une excellente soirée 😊

    J’aime

  2. 7 août 2019 à 0 h 22 min

    Yeah belle liste d’achats à faire ! Merci ! Sauf que j’ai envie de tout, là..

    Aimé par 1 personne

    • 7 août 2019 à 9 h 22 min

      Ah, toi aussi ?!
      Les irlandais tuent nos PAL et nos portes-monnaies !
      Merci à eux 😊

      Aimé par 1 personne

      • 7 août 2019 à 13 h 40 min

        Mais oui, merci, j’en ai assez de voir passer certains « auteurs » français, moi.. et là j’en ai juste marre de la science-fiction. Encore une chronique, et j’arrête.

        Aimé par 1 personne

  3. 7 août 2019 à 0 h 22 min

    Je vais poser ton lien vers ma page FB je peux ? Comme ça je regarde mieux demain !!

    Aimé par 1 personne

  4. 7 août 2019 à 13 h 25 min

    que de tentations en perspective!!!! découvrir Ian Mc Donald en particulier…. Mon budget livres va exploser encore une fois (vivent les soldes! je préfère acheter les bouquins d’occasion que des fringues 🙂

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  5. 17 août 2019 à 17 h 12 min

    Je retiens McGrath et Kiernan. Merci.

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