The leaves on grey, 1980, 2014. Traduit de l’anglais (Irlande) par Serge Chauvin. Éditions Grasset, 2016
Ma chronique :
« J’étais pris au piège, en flagrant délit de transgression criminelle. J’avais menti. J’avais fait mine d’être ordinaire, alors que mon passé enfoui était extraordinaire. »
Sean, le narrateur, repense à sa vie. Son enfance sur la côte ouest de l’Irlande près de Galway, son amitié avec son voisin Liam dont la mère est d’origine russe, leurs pertes, leurs vies privilégiées, leurs études à Dublin, leur rencontre avec Christine, Sarah et Jamesy, leurs destins imbriqués.
« Quelques semaines jadis à Dublin, une liaison, un triangle amoureux, enfoui, indicible mais toujours là, un mystère, une voix propre évoquant une danse exceptionnelle, l’accession exaltante à un monde d’amour. »
J’avais beaucoup aimé le premier roman de Desmond Hogan, Le Garçon aux icônes, son style brillant m’avait emporté loin (lire ma chronique par ici). Celui-ci par contre, son second, m’a déçue. Il y a une vraie matière pourtant et de belles promesses. Mais comment dire ? L’histoire m’a semblé presque désincarnée, butinant de loin en loin les époques et quelques vies. Certains enchaînements ne sont guère compréhensibles, comme s’il manquait des bouts à l’histoire, ou des clefs au lecteur. De nombreux thèmes sont pourtant abordés, tant politiques, le conflit nord-irlandais, que mystiques, religieux ou leurs contraires, et la place des irlandais dans le monde et chez eux ; mais ils ne sont qu’esquissés, comme une glace au parfum intrigant qu’on nous mettrait sous le nez, pour mieux nous la confisquer avant même qu’on ait pu la goûter. C’est frustrant, limite même un peu pénible.
« C’est une image de verre qui persiste quand je repense à ces années, la confection d’un vitrail, pièce par pièce sur fond de ciel. Il y avait tant d’images, chacune un atome de ce vitrail, une couleur, un ton, une variation, chacune en partance vers une vérité totale. »
Je retiendrai de ce roman quelques très belles images, et une impression un peu brouillonne d’inachevé. Déception qui ne m’empêchera pas de découvrir son troisième roman, Une rue étrange, à paraître le 10 octobre prochain chez Grasset. J’ai lu que c’était son meilleur.
« Il y a quelque chose en toi, une turbulence, une nuée d’orage jamais éclaté ou peut-être seulement une douce pluie jamais tombée. »
Kathel n’a pas du tout été emballée !
L’auteur : Desmond Hogan, est semble-t-il très mystérieux : « On dit qu’il n’a pas d’adresse, pas de téléphone, pas d’ordinateur, on dit qu’il ne communique que par cartes postales. » On sait tout de même qu’il est né en 1950 à Ballinasloe, dans le Comté de Galway (ouest de l’Irlande). L’œuvre de Desmond Hogan compte cinq romans, un récit de voyages, une poignée de nouvelles.
Que j’ai été déçue par ce roman ! Je n’ai pas du tout compris pourquoi mes libraires l’avaient mis en avant avec un avis enthousiaste.
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Oh, effectivement, cette mise en avant est surprenante ! Heureusement que je me souvenais de ton billet à l’époque où tu l’as lu, du coup je suis entrée dans ce roman avec des pincettes, en me disant, bon, n’en attend pas trop, des fois que…. Sinon j’aurais été vraiment trop chagrinée par cette déception 🙂
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aie c’est dommage mais avec ton avis négatif et celui de kathel, je passe mon chemin 😉 belle soirée à toi et bises bretonnes 🙂
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Je te comprends ! Bonne soirée à toi aussi 😀
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Ah mince ! Bon il vaut mieux passer alors… 😉
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Hihi oui !
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