My favorite things is monsters, volume 1, 2016. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Charles Khalifa. Lettré à la main par Amandine Boucher. « Une monumentale publication de Monsieur Toussaint Louverture », août 2018, 416 p.
Ma chronique (rentrée automne 2018, 5) :
Coup de cœur ! Ce roman graphique est juste extraordinaire, à tous points de vue. Un régal, surprenant, bluffant. Le dessin est absolument remarquable – talent, virtuosité, génie, entièrement réalisé au stylo bille. Reproductions de tableaux de maître et de covers de revues horrifiques, visages, architecture, personnages, expressions, délires en tous genre, tout est vivant, précis, détaillé, complètement dingue. 416 pages à te décrocher la mâchoire d’admiration. L’histoire est quant à elle vraiment originale et brillamment menée, elle tient en haleine jusqu’au bout, à la fois celle d’un quartier de Chicago au bord de la rupture et du Berlin de l’entre-deux guerres. L’histoire de deux fillettes, l’une qui peine à trouver sa place, l’autre malmenée par l’existence (et vice versa peut-être). Et tout cela teinté de fantastique et de merveilleux.
« Les méchants monstres veulent dominer le monde, le dessiner à leur image, et pour ça, ils ont besoin que nous ayons tous peur… Ils ne vivent pas dans une tanière à prendre soin des leurs… je pense que c’est ça la différence… Un gentil monstre, ça fait parfois peur à cause de son look bizarre, tout en griffes et en crocs… Mais ça, ils ne le font pas exprès, ils ne le contrôlent pas, c’est comme ça… Les méchants, eux, le contrôle, ça les connait… ils veulent que le monde entier soit effrayé pour pouvoir mener la danse… »
Quatrième de couverture : Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou : plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.
Un livre également extraordinaire par la vie de son auteure, Emil Ferris, et son parcours éditorial. A la suite d’une piqûre de moustique, Emil Ferris a contracté le jour de ses quarante ans (en 2002) une méningo-encéphalite extrêmement grave. Les médecins pensaient qu’elle ne pourrait plus jamais remarcher. Elle ne pouvait même plus tenir un stylo… A la force de sa volonté, elle a tout récupéré, a mis six ans à dessiner les 800 pages de cette œuvre (ceci n’en est que la première partie), a subi 48 refus des éditeurs (!!!) avant que Moi, ce que j’aime, c’est les monstres ne soit finalement accepté – et devienne directement un best-seller.
Pfiou. Quelle claque.
Je viens de l’acquérir. J’ai hâte de m’y plonger! Le parcours de vie d’Emil Ferris est impressionnant et remarquable. Je crois qu’il s’agit d’une belle pépite.
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Oui, une pépite, absolument ! Bonne lecture ♥
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Whoua effectivement le parcours de l’auteur est à saluer ! =)
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Tellement ! ♥
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Coup de coeur aussi, sur toute la ligne. Tant la forme, le fond que l’histoire personnelle derrière ce chef-d’oeuvre m’ont ravie. J’attends le tome 2 avec impatience…
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Je suis comme toi ! 😀
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Mon dieu que c’est beau ! quel talent ! par contre honte aux 48 refus des éditeurs !! c’est fou quand même.. elle a eu le mérite d’y croire toujours et de persévérer et ça c’est une formidable leçon. Je vais le demander pour noël 😉 merci pour tes conseils toujours avisés et ce plaisir intact qui est celui de te lire ! Bises bretonnes ensoleillées 🙂 🙂
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Oui, son parcours est une belle leçon ! Quelle battante passionnée. Il faut prévenir le Père-Noël de donner double ration à ses rennes, vu le poids de l’ouvrage 😀 Merci pour ta gentillesse, Frédéric, bises, à bientôt.
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J’avais été stupéfaite en apprenant l’histoire de l’auteure, et quand j’ai pu le feuilleter en librairie, j’ai été très intriguée par le style particulier des dessins au stylo bille. Ton avis donne encore plus envie de le lire en intégralité un jour !
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Tu ne regretteras pas ta plongée dans l’univers d’Emil Ferris, si tu te lances ! 😀
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