The Mouse Queen, 2017. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard. Éditions La Table, coll. La nonpareille, octobre 2020 ; 48 p.
★★★★★★★★★☆
Mon avis (Rentrée automne, 5) :
La reine des souris est une nouvelle très originale et bizarre ; un petit bijou d’humour noir. Je me suis vraiment régalée à la lire ! Mais « régalée » n’est sans doute pas ici le terme approprié – vous verrez pourquoi quand vous la lirez ; haha.
Camilla Grudova nous livre dans ces quarante-huit pages une histoire sombrement grinçante et fantastiquement drôle. La reine des souris commence assez banalement. Peter et la narratrice se rencontrent en cours de latin à l’université. Ils se fréquentent, se marient, emménagent, trouvent un boulot… Oui, mais. Par petites touches, infimes au départ puis de moins en moins anodines, voire de plus en plus prégnantes à mesure que l’on tourne les pages, la plume de Camilla Grudova dérape. L’autre côté du miroir s’invite dans l’histoire. Nos pires cauchemars ? Comme si le centre de gravité de la nouvelle basculait à mesure que les individus se retrouvent happés par la vie de tous les jours et son lot de contraintes, de frustrations et de conditionnement social.
La reine des souris, c’est le rêve un peu flippant dont tu es heureux de te réveiller… Mais si c’était celui d’un autre ? Et si, en fait, ce n’était pas un rêve ? Une nouvelle franchement brillante, parue hier dans la collection La nonpareille – dédiée aux nouvelles – des Éditions La Table Ronde. A déguster sans modération ! Oups, je recommence.
« Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu’il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j’étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. »