The Book of Ivy – Amy Engel

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The Book of Ivy, 2014. Traduit par Anais Goacolou. Editions Lumen, 2015.

Ma chronique :

J’ai beaucoup aimé les séries Hunger Games et Divergente, aussi quand j’ai vu en début d’année que sortait une nouvelle dystopie pour ados, j’ai eu envie de la lire.

Et bien qu’on se le dise : j’ai été très déçue par cette lecture.

L’histoire est bien trop longue à démarrer, voire carrément ennuyeuse (je ne vous raconte pas les trois pages sur la manière dont le jeune couple doit faire sa lessive à la main avec des paillettes, c’est redoutable). Le premier tiers aurait dû être condensé, d’autant que c’est souvent nunuche, et que le monde décrit est totalement édulcoré : cinquante ans après les ravages atroces d’une guerre nucléaire qui aurait décimé tous les Etats-Unis, une poignée de dix mille survivants vivent en autarcie. Soit. Très bien. Mais on nous décrit à peine du bout des lèvres une unique infirmité (sur l’ensemble du livre !), un vague pied bot, et on évoque certes à plusieurs reprises que les naissances d’enfants sains sont difficiles, mais sans plus. Ils croient être les seuls humains au monde jouissant encore d’une vie correcte en société… Et ce qui révolte le plus l’héroïne, ce sont les mariages arrangés ?! Euh.

Le livre commence par le mariage (arrangé, donc) entre Ivy et Bishop, Familles ennemies, tout ça. Mais la mission (secrète) d’Ivy n’est pas de consolider les liens : en fait, elle doit assassiner Bishop, première étape de la reprise du pouvoir par son père. (c’est le point qu’ils mettent en avant dans la promotion du livre et à raison, car c’est original).

Car voilà : ce groupe de dix mille âmes s’est rassemblé au départ sous la houlette d’un homme charismatique, nommé (lui et ses descendants) le Fondateur (c’est le grand-père d’Ivy, l’héroïne). Mais très vite un homme se dresse contre lui, un Lattimer (le grand-père de Bishop, le héros). Les deux familles rivales se sont battues pour le pouvoir (et nous, on reste dans le flou) et ce sont les Lattimer qui ont gagné. Depuis (j’aurais aimé pouvoir dire – entre autre – mais hélas tout ou presque du livre se résume à ça), l’année de leurs seize ans, les jeunes sont forcés au mariage, un mariage « arrangé » selon des critères de personnalités (batterie de tests passés, etc.) : les jeunes filles de Westfall (la moitié la plus « moche » de la ville, où vivent les descendants du groupe du fondateur, les Perdants, donc), doivent épouser les jeunes hommes de Eastglen (le côté rupin de la ville, où vivent les descendants du camp Lattimer, les « Gagnants », on l’aura compris). Et l’inverse est aussi vrai (les jeunes garçons de, avec les jeunes filles de), mais eux se marient à l’automne et non au printemps (?)…
Alors on m’explique comment, sur une population de dix mille habitants, tous les ans peut-il y avoir pléthore de jeunes de seize ans à marier ? Ou pourquoi, au bout de deux générations, si tout le monde se mélange comme ça, existe-t-il encore un tel clivage de quartier ? (car les contacts inter-quartier sont possibles). Et le reste… ! A certains moments, le vaisseau de la crédibilité prenait tellement l’eau que j’ai carrément lu en apnée.

Paradoxe : même quand le livre devient prenant (dernier tiers), c’est décevant ; car l’intrigue s’emballe, les événements tombent en cascade, et du coup ça se termine quasi en queue de poisson, et on reste sur sa faim ! Argh.

A partir du milieu du livre il y a de bonnes idées, les explications prennent de la consistance, et ça devient même très bien ! (sisi, vraiment)
La relation qui se construit entre Ivy et Bishop est mignonne. Ivy a du potentiel, elle m’a bien plu. C’est sans doute ce qui sauve l’ensemble.

The Book of Ivy est une dystopie qui surfe sur la vague à succès de Hunger Games et de Divergente, mais dont la qualité est très inférieure (tant dans l’écriture que pour le scénario).
En espérant que ce premier tome ne soit qu’un échauffement maladroit… La suite nous le dira (Le tome 2 sort aux Etats-Unis dans quelques mois)

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