-Mise à jour le 26.01.2016-
Roddy Doyle est un écrivain majeur de la scène littéraire irlandaise contemporaine. Il est né à Dublin en 1958 et a passé son enfance à Kilbarnack, un quartier populaire situé au nord de Dublin – qui lui servira d’inspiration pour ses futurs romans. Après des études à l’University College de Dublin, il devient professeur d’anglais et de géographie ; avant de se consacrer entièrement à l’écriture, à partir de 1993.
« Le style de Roddy Doyle est familier, percutant, composé de dialogues à l’humour acerbe, s’inscrivant dans des scènes de vie quotidiennes, découpés comme un scénario. Il rompt avec le style en vogue dans la littérature anglo-saxonne et opte pour une approche humoristique et sensible de la vie, tout en traitant de sujets graves. » [lire l’article]
J’ai presque lu toute son œuvre traduite en français. Toujours un immense plaisir de lecture !
Vous trouverez ci-dessous tous ses titres parus à ce jour en français. Lorsque certains tomes d’un cycle ne sont pas encore traduits, je les ai indiqués également.
Il est l’auteur de nombreux romans :
• La Trilogie de Barrytown
« C’est comme une soirée bien arrosée au pub : on s’y croirait, et on en commanderait bien une autre » (Robert Louit, Magazine littéraire)
1. The Commitments (The Commitments, 1987)
2. The Snapper (The Snapper, 1990)
3. The Van (The Van, 1991)
Les trois romans ont été publiés chez Robert Laffont en 1996, puis réédités en poche chez 10-18 en 1997, puis en 2009 chez Pavillons poche.
Chroniques tragi-comiques d’une famille irlandaise : les Rabbitte.
Dans la famille Rabbitte, je demande :
– Le père : Jimmy Senior Rabbitte, qui suite à un licenciement, tente de monter sa propre entreprise, une baraque à frites, dans The Van
– La mère : Veronica Rabbitte
– Les filles : Sharon Rabbitte, qui essaye de mener à terme une grossesse quelque peu agitée dans The Snapper ; Leslie et les jumelles Tracy et Linda
– Les fils : Jimmy Junior Rabbitte, qui monte un groupe de musique soul dans The Commitments, et Darren
– Le chien : Larrygogan (il me semble que l’on donne la signification de son nom dans The Snapper : à vérifier)
Les trois romans ont été portés à l’écran. Le premier par Alan Parker, les deux suivants par Stephen Frears.
• Paddy Clarke Ha Ha Ha (Paddy Clark ha ha ha, 1993)
Traduit de l’anglais par Léon Marcadet. Publié chez Robert Laffont, 1994 ; réédité en poche : 10-18, 1996, 2005 ; Robert Laffont, « Pavillons poche », 2010.
Ce roman a remporté le Booker Prize en 93. Il a assuré à Roddy Doyle une popularité énorme. Il y combine son don pour l’humour avec une profondeur de compréhension et une compassion qui ont fait de lui un des écrivains best-sellers en Irlande. Une histoire de jeunesse, des souvenirs d’enfance drôles et touchants. Une sorte de « Guerre des Boutons » irlandaise.
• L’histoire de Paula Spencer
1. La Femme qui se cognait dans les Portes (The Woman who walked into Doors, 1996)
Traduit de l’anglais par Isabelle D. Philippe. Publié chez Robert Laffont, 1997 ; réédité en poche : 10-18, 1999 ; Robert Laffont, « Pavillons poche », 2008.
Article du Monde des Livres – 5/11/99 :
Voilà un livre qui cogne dur et dru. Et terriblement juste. Les coups tombent au bon moment et là où il faut pour faire mal. Paula Spencer a épousé un jour, toute jeune, le plus gentil et le plus beau des voyous de son quartier. Mais on devine dès les premières pages que l’histoire d’amour n’a pu que mal finir. Charlo, son mari, est mort, abattu par la police lors d’un hold-up stupide. Alors, les chapitres vont s’enchaîner en désordre apparent : sous le choc, Paula se souvient, des éclairs de mémoire viennent ponctuer sa narration, images fortes d’un premier bal, image floue d’une chute, images claires d’un souvenir d’enfance, d’adolescence, images brouillées des médecins qui ne voient aux services d’urgence qu’une jeune femme alcoolique, victime de plaies et bosses à répétition. Personne ne l’écoute, personne ne demande ce qui a pu lui arriver. Pendant 17 ans, battue, cognée, violée. Sa force, ce sont ses enfants. C’est en eux qu’elle va puiser l’énergie et le courage qui lui redonneront sa dignité. Sans doute le plus fort et le plus beau roman de Roddy Doyle.
2. Paula Spencer (Paula Spencer, 2006)
Traduit de l’anglais par ‘Isabelle D. Philippe. Publié chez Robert Laffont, 2012
Présentation de l’éditeur :
Paula Spencer vient de fêter ses quarante-huit ans, en juin 2004. Dans son quartier de Dublin, le « Tigre celtique » a effacé les traces de la pauvreté, au supermarché les caissières sont africaines, au coin de la rue le café est tenu par des Italiens. Dans ce monde en pleine mutation, Paula a décidé de changer, elle aussi : depuis quatre mois et cinq jours, très précisément, elle n’a pas touché à l’alcool. Armée de sa colère et de son humour, elle livre journée après journée la guerre à ce despote à la fois fascinant et repoussant. Insensiblement, le combat de Paula pour affronter son passé et recouvrer son identité apparaît comme celui de l’Irlande. L’Irlande qui lutte contre le souvenir des guerres ayant marqué son histoire, contre le mépris de soi et une forme tragique de complaisance.
• La Trilogie The last Round-up
1. La Légende d’Henry Smart (A Star called Henry, 1999)
Traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj. Publié aux éditions Denoël, 2000 ; réédition en poche chez 10-18, 2002.
Présentation de l’éditeur :
La biographie d’un jeune homme embarqué dans l’insurrection de Pâques 1916. Henry naît avec le siècle et traverse l’Histoire tel un météore. Acte premier : Bas fonds et Ventre creux. Fils d’un videur de bordel unijambiste et pourfendeur de crânes (sa jambe de bois est l’arme la plus redoutée de Dublin) et d’une petite grisette de la fabrique de rosaires, Henry, gavroche de la tourbe, doit se débrouiller seul dès l’âge de cinq ans. Acte deux : Idéal et Révolution. A quatorze ans, Henry s’enrôle dans l’armée de libération et devient héros républicain. Les femmes l’idolâtrent et la foule chante ses prouesses. Après la répression de Pâques 1916, il passe dans la clandestinité. Acte trois : Terrorisme, Politique et Amour.
Article de Télérama – 31/05/2000 :
« (…) A 42 ans, avec ses cinq précédents romans, [Roddy Doyle] a conquis un public, mais aussi la critique (…) et les cinéastes (…). Avec La Légende d’Henry Smart, cet écrivain populaire quitte le Dublin d’aujourd’hui (ses punks de banlieue, ses femmes bafouées, ses écoliers paumés) et s’en va revisiter le passé, confronter la destinée de son héros, Henry et celle de son pays, l’Irlande. A la fois fresque historique, roman d’aventures et saga romantique, ce premier tome d’une trilogie à venir évite les pièges du politiquement correct (pour ou contre les indépendantistes) et mêle une poésie fragile à un réalisme détonant. Le héros déroule sa vie, comme au cinéma, image par image (…). Le style est simple, mais fougueux et généreux, précis et fulgurant. (…) » (Martine Laval)
2. Oh Play that thing (2004) – non encore traduit en français
Les aventures d’Henry Smart dans l’Amérique de 1924, plus précisément le Lower East Side de New York, où il attire l’attention des truands locaux mais aussi à Chicago, où il se met en cheville avec Louis Armstrong. Le titre du roman est d’ailleurs tiré d’une des chansons de Louis Armstrong, Dippermouth Blues.
3. The dead Republic (2010) – non encore traduit en français
Roddy Doyle est aussi l’auteur de livres pour la jeunesse :
• La série des Aventures de Rover
1. Opération farceuses (The giggler treatment, 2000)
Traduit de l’anglais par Marie Aubelle, illustrations de Brian Ajhar, couverture illustrée par Voutch. Publié aux éditions Gallimard-Jeunesse, 2001.
Présentation de l’éditeur :
Qui sont les Farceuses ? D’insaisissables petites créatures qui adorent les enfants.
Que font-elles ? Elles les suivent partout pour s’assurer que les adultes les traitent convenablement, sinon… Sinon quoi ? Elles les punissent en déposant de la crotte de chien sur leur chemin pour qu’ils mettent le pied dedans. Et pourquoi Mister Mack va-t-il être puni ? Parce qu’il a envoyé ses enfants dans leur chambre en les privant de dîner. Mais il les a rappelés tout de suite après et les Farceuses n’ont pas entendu ! C’est vrai ? Vite, il faut empêcher Mister Mack de marcher dans l’énorme crotte qui se trouve sous son pied. Il s’y enfoncerait jusqu’au genou…
2. Qui peut sauver le Père Noël ? (Rover saves Christmas, 2001)
Traduit de l’anglais par Vanessa Rubio, illustrations de Brian Ajhar, couverture illustrée par Voutch. Publié aux éditions Gallimard-Jeunesse, 2002.
Présentation de l’éditeur :
En Laponie, la veille de Noël… Le père Noël porte un costume rouge tout neuf, son traîneau est chargé de cadeaux, mais catastrophe ! Rodolphe, le meilleur et le plus rapide des rennes, est cloué au lit avec la grippe. Qui peut sauver le père Noël ? Un seul espoir : Rover ! Rover ? Oui, Rover : le plus intelligent… des chiens ! Et le héros d’Opérations Farceuses. Réussiront-ils à livrer en un temps record leurs cadeaux dans le monde entier ? Cette tournée promet d’être inoubliable et hilarante…
3. The meanwhile adventures (2004) – non encore publié en France
Tandis que M. Mac purge une peine d’emprisonnement pour avoir introduit, dans une banque, ce que tout le monde a pris pour une mitraillette, sa femme a décidé de parcourir la planète à pied afin de battre un autre record. Les enfants et leur chien Flannagan devront se débrouiller pour les ramener à la maison, sains et saufs
• Plus froid que le Pôle nord (Wilderness, 2007)
Traduit par Marie Hermet. Publié chez Flammarion Jeunesse en 2016.
Présentation de l’éditeur :
On ne voyait rien. Mais il fallait avancer. Des branches de sapin nous fouettaient le visage. Le frois n’avait plus d’importance. Nous allions retrouver notre mère. Ce n’était plus un jeu.
Ce soir-là, un traîneau manque à l’appel. Johnny et Tom se lancent sans hésiter à la recherche de leur mère dans un épais brouillard. Mais combien de temps peut-on survivre dans un univers de glace ?
• Her Mother’s Face (2008) – non encore traduit en français
• 3 Femmes et un fantôme (A Greyhound of a girl, 2012)
Traduit de l’anglais par Marie Hermet. Publié aux éditions Flammarion, 2013.
Présentation de l’éditeur :
« Tout était silencieux. Scarlett conduisait. Mary regardait par la fenêtre. Sa grand-mère dormait ; elle sauait que ce voyage était quelque chose d’unique. Quatre générations de femmes – je suis une femme, se disait Mary – sur la route pour une virée en voiture. L’une morte, l’une prête à mourir, l’une au volant, et la dernière pour qui tout ne faisait encore que commencer. »
Mary ne se posait pas de questions sur le passé de sa famille. Mais quand le fantôme de son arrière-grand-mère vient lui taper sur l’épaule, c’est l’occasion pour la jeune fille de découvrir ses racines.
• A la Poursuite du grand Chien noir (Brilliant, 2015) -> ma chronique
Traduit par Marie Hermet et illustré par Chris Judge. Publié chez Flammarion Jeunesse en 2015.
Présentation de l’éditeur :
Le grand chien noir est arrivé à Dublin pendant la nuit. Il répand la peur. Les autres animaux ont essayé de prévenir leurs maîtres, en vain. Les enfants de Dublin, menés par Gloria et Simon, partent à sa poursuite, aidés par des animaux.
Egalement une grosse nouvelle traduite en français :
Rendez vous au Pub (Not just for Christmas, 1999
Traduit de l’anglais par Julia Schmidt et Sabine Wespieser. Publié aux éditions J’ai Lu, « Librio », 2001.
Danny Murphy n’a pas revu son frère depuis plus de vingt ans. Lui est resté à Dublin, Jimmy vit à Londres. Sur le chemin du Pub, celui-là même où ils ont bu leur première bière bien avant l’âge légal, Danny se souvient : les jeux d’enfants, les premières filles… mais aussi les premières disputes, la jalousie, la méfiance, puis la séparation.
… Sans compter sa collaboration à l’excellent ouvrage collectif :
Finbar’s Hotel (Finbar’s Hotel, 1997)
Traduit par Florence Lévy-Paoloni. Publié aux éditions Joelle Losfeld, 1999.
En collaboration avec Jennifer Johnston, Anne Enright, Dermot Bolger, Joseph O’Connor, Colm Toibin et Hugo Hamilton.
Prenez sept écrivains irlandais, enfermez les dans une chambre d’hôtel, donnez leur un fil rouge (personnages récurrents), et demandez leur en respectant l’unité de temps (une nuit) et de lieu (l’hôtel FInbar, à Dublin, une institution sur les bords de la Liffey) de composer un roman à sept plumes. Chacun des auteurs signera un chapitre, à chaque chapitre correspondra un numéro de chambre, où se jouera un destin individuel et néanmoins lié à celui des autres.
Tel fut le projet initié et supervisé par Dermot Bolger. Il en résulte un livre exquis, comme le cadavre du même nom. S’y croisent ou s’y rencontrent des hommes et des femmes venus passer une nuit à l’hôtel pour des motifs divers – qui vont de la quête d’aventure extra-conjugale à l’enlèvement du chat, du retour au pays, etc.), unis dans le sentiment d’avoir échoué à l’exament de leur existence.
Roddy Doyle, un auteur à consommer sans modération !
J’ai hâte de savoir ce que tu penses d’A la poursuite du Grand Chien Noir !
J’ai aussi lu tout Roddy traduit et un petit peu de tout Roddy pas traduit :p !
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Je ne vais pas tarder à le lire ! 😀
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J’avais adoré « The Commitments », moins « The snapper » et « The van ». Quant à « Paddy Clarke ha ha ha », j’avais envie de gifler ce gosse tellement il m’énervait 😉
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Alors je te conseille « la Femme qui se cognait dans les portes », tu devrais aimer 🙂
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Je ne sais pas… ça semble assez dur, non ?
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Le sujet est dur, oui, mais Roddy Doyle a le talent de toujours garder l’espoir en filigrane de ses mots, donc ce n’est un roman ni trop sombre ni vraiment dérangeant.
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Le seul livre de Roddy que je n’ai pas aimé est le premier que j’ai lu : « Paddy Clarke ah ah ah ». Heureusement que parfois quelque chose nous pousse à persévérer !
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Je viens de lire son » nouveau » livre « Smile » – qui est loin de histoires tragi-comique…. plus proches de la Femme qui se cogne contre les portes…. et avec une structure vertigineuse…
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Je vais bientôt le commencer, il semble assez exceptionnel ?! La femme qui se cognait contre les portes m’avait bouleversé à l’époque.
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Exceptionnel ? Je n’irais peut-^te pas jusque là, mais très très bon OUI. Une construction diabolique qui distille un léger malaise, des dialogues tirés au cordeau (belle traduction!) – et ainsi fort comme l’était « la femme… » mais pas aussi bouleversant (je me rappelle de ne pas avoir ouvert de livre pendant qqs jours après avoir terminé « La femme… »
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Je l’ai terminé ce matin, je vois ce que tu veux dire, j’ai été bluffée par la fin. Je m’attendais à quelque chose, mais certainement pas à ça ! Il m’a moins marquée moi aussi que La femme qui… mais pfiou. Roddy Doyle est diablement doué.
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