La confession – Jo Spain

The confession, 2018. Traduit de l’anglais (Irlande) par Marion Boclet. City éditions, octobre 2018.

Ma chronique (rentrée automne 2018, 11) :

Harry McNamara et son épouse Julie sont dans leur salon, un soir, en train de regarder la télévision, lorsqu’un type déboule, un club de golf à la main – et tabasse Harry – le réduit en bouillie. Ici, dès le prologue, on sait qui a agressé qui. Tout le roman va alors se construire et se jouer sur les motivations et les mobiles de chacun des protagonistes – ou leur absence.

Les chapitres alternent entre les voix de Julie, l’épouse, John paul (JP) l’agresseur, et Alice, l’inspectrice en chef chargée de l’enquête. Parce que voilà : JP s’est rendu à la police tout de suite après les faits, couvert de sang et hagard, expliquant qu’il a été pris d’un accès de folie, rossant le premier type qui lui est tombé sous le club : il ne connaissait pas sa victime. Mais Alice n’y croit pas. Harry, l’un des banquiers les plus en vue d’Irlande (« L’argent les définissait », lui et sa femme), vient tout juste d’être innocenté à l’issue d’un long procès traquant les responsables du krach financier de 2007, qui a mis fin abruptement au Tigre celtique, cette période de forte croissance économique irlandaise.

C’est un roman qui change de ce que je lis habituellement sur l’Irlande. Ici, on voit les financiers du Tigre celtique de l’intérieur, et comme on s’en doutait, ce n’est pas joli-joli. Le début du roman pose bien chaque personnage dans son histoire personnelle, de 1990 à 2012. A mesure, on entre en finesse dans les personnalités et on découvre des relations de plus en plus complexes. Personne n’est vraiment ce qu’il semble être. Alcoolisme, enfance maltraitée, harcèlement sexuel… Jo Spain fait habilement monter l’histoire en puissance, jusqu’à une fin magistrale, qui m’a laissée pantoise.

La confession est un thriller psychologique qui tient ses promesses. Original, servi par une écriture dynamique et fluide, c’est un roman moderne et addictif. Un grand merci à City éditions pour cet envoi !

« C’est le choc, qui m’empêche de fonctionner normalement. Les pensées roulent dans ma tête comme des billes sur une assiette. »

★★★★★★★★★☆

Yvon aussi a aimé !

Lors de la deuxième soirée du festival du polar irlandais « Noire Émeraude », en septembre dernier, j’ai pu assister au Centre Culturel Irlandais à Paris à une chouette et intéressante conversation entre Jo Spain et le réalisateur Conor Horgan : « Detectives and criminals from page to screen. » « La romancière irlandaise de polars, Jo Spain, récemment chargée d’écrire son premier drame télévisuel pour RTÉ, nous [a fait] part des difficultés de passer de l’écriture de romans à celle de scenarios. Produite cet été par les réalisateurs de la série irlandaise à succès Love/Hate, sa série Taken Down sort sur écran en novembre 2018 »

(c) Hélène Hiblot & Lettres d’Irlande et d’Ailleurs

  3 comments for “La confession – Jo Spain

  1. 17 novembre 2018 à 18 h 57 min

    Merci pour la découverte de ce livre ! Beau weekend Hélène, bises bretonnes 🙂

    Aimé par 1 personne

    • 2 décembre 2018 à 13 h 46 min

      Merci Frédéric ! Désolée pour la réponse tardive à ce message, il se passe des choses bizarres avec mes notifications wordpress depuis quelques temps. Si tu aimes lire un bkn thriller psychologique de temps en temps, celui-ci est original, bien fichu et vaut le détour ! Bonne fin de weekend aussi ! Bises

      Aimé par 1 personne

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