Midwinter, 2016. Traduit de l’anglais par Édith Soonckindt. La Table Ronde, quai voltaire, 2018
Ma chronique (rentrée d’hiver 2018, 5) :
Dès le livre ouvert, j’ai été habitée par cette histoire, entre touffeur de l’Afrique et Suffolk enneigé. Midwinter est un récit à deux voix, celles de Vale Midwinter, vingt ans, et de son père, Landyn. Il y a dix ans, dans leur ferme en Zambie, leur épouse et mère adorée, Cecelia, a perdu la vie. Aujourd’hui, ce drame ressurgit entre eux et s’envenime. De mots infectés en zones d’ombre du passé, une incompréhension mâtinée de violence s’installe, entre deuil et culpabilité. « Des années durant j’avais refoulé les souvenirs. Je les avais toujours sentis gratter dans les recoins les plus sombres de mon esprit, encore à l’état sauvage. ».
La narration alternée par chapitre construit le roman avec beaucoup de finesse. On va découvrir au fil du récit ce qui s’est passé ce matin-là à Kabwe, dans « la maison qui s’étirait tel un long wagon entre les arbres, avec cet acacia immense sur le devant qui grouillait de singes et d’oiseaux. ». Fiona Melrose a un talent formidable pour restituer la complexité des caractères, les hésitations et les non-dits. Sa plume délicate, au plus près de la nature, gomme à mesure toutes les ficelles stylistiques, pour ne laisser au lecteur que le plaisir brut de scènes de vie travaillées sans excès.
« Au fil des ans, il ressemblait de plus en plus à un garçon au crâne rempli de rats en colère qui le rongeaient, la tête éternellement penchée en avant, on aurait dit une pomme tardive. » Comment surmonter le poids de l’existence, des échecs et des décisions à prendre, comment trouver la force d’aller de l’avant et de se (re)construire, lorsque les ombres du passé nous engloutissent ?
J’ai eu vraiment un beau coup de cœur pour ce magnifique premier roman tout en simplicité et profondeur. Merci aux éditions La Table Ronde ! (Et bravo à Anne-Margot Ramstein pour la si belle illustration du bandeau)
« Le visage de Pa était mouillé, les larmes lui sortaient des yeux comme le sang sort de la gorge des agneaux quand on y pose un couteau. »
Sujet intéressant et tu en parles très bien. Le bandeau est chouette c’est vrai. Original. Bonne soirée à toi, Bises 🙂
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Il pourrait me plaire, je note ce coup de cœur.
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Ravie qu’il te tente 😀
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J’ai envie de le lire mais trop mélancolique pour mon moral en ce moment.
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Ce roman devrait te plaire. Quel que soit ce qui te rend triste, je t’envoie de sincères pensées chaleureuses. Courage 😘
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Voilà qui donne envie de lire. Une plume délicate et simple, des déchirements familiaux, une réflexion sur le poids du passé, ça ne peut que m’intéresser!
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Un roman magnifique, si les thèmes t’inspirent il ne peut que te plaire !
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