Bouquet d’avis #4 : Les mille talents d’Euridice Gusmão – Martha Batalha / La femme en vert (Erlendur, 4) – Arnaldur Indridason / Comme deux gouttes d’eau – Tana French

Aujourd’hui, je vous livre mes avis sur quelques romans lus récemment : un brésilien et deux polars, un islandais, l’autre irlandais.

Les mille talents d’Euridice Gusmão – Martha Batalha
La femme en vert (Une enquête d’Erlendur, 2) – Arnaldur Indridason
Comme deux gouttes d’eau – Tana French

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Les mille talents d’Euridice Gusmão – Martha Batalha

A vida invisível de Eurídice Gusmão, 2016. Traduit du Portugais (Brésil) par Diniz Galhos. Denoël, 2017 ; réédition au Livre de Poche, 2018 ; 256 p.

Mon avis :

Comment réussir à exister quand on est une femme dans le Brésil des années 40, qu’on déborde de talents et de passion et que la société nous cantonne à un conformisme calibré ? Les mille talents d’Euridice Gusmao, le premier roman de la brésilienne Martha Batalha, est une fresque enjouée, pleine d’énergie et d’optimisme, de fantaisie et d’un humour corrosif.

Autour d’Euridice et de sa sœur Guida, l’auteure met en scène un Rio plus vrai que nature, avec ses odeurs et ses quartiers, ainsi qu’une galerie colorée de personnages pittoresques. De Zélia la voisine plus curieuse qu’un ornithorynque à Antonio le papetier amoureux, en passant par Filomena l’ancienne prostituée devenue nounou adorée ou un baron de la bière carioca… Martha Batalha, en conteuse virtuose, déroule généalogies et situations avec une verve intarissable. On s’y perd un peu parfois, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce roman dépaysant, très agréable à lire.

Les mille talents d’Euridice Gusmao sont à découvrir.

« Arrête un peu tes bêtises. Qui achèterait un livre écrit par une femme au foyer ? »

★★★★★★★☆☆☆

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La femme en vert (Une enquête d’Erlendur, 2) – Arnaldur Indridason

Grafarþögn, 2001. Traduit par Eric Boury. Éditions Métailié, 2006 ; réédition en poche chez Points, 2007 ; 360 p.

Mon avis :

Ce deuxième opus des enquêtes d’Erlendur s’ouvre sur un bébé en train de mâchouiller un bout d’os humain, pour soulager une poussée dentaire : Arnaldur Indridason sait à merveille nous mettre instantanément dans l’ambiance.

La ville de Reykjavik s’étend de plus en plus et de nouveaux quartiers résidentiels voient le jour sur les collines. C’est sur le chantier des fondations d’un pavillon en construction qu’un squelette enfoui vient d’être découvert. Est-il récent ou date-t-il des premiers colons de l’Islande ? Est-ce un homme ou une femme, comment est-il arrivé là, est-ce un meurtre ? Pendant que les ossements sont en cours d’exhumation attentive, Erlendur et ses fidèles adjoints Elinborg et Sigurdur Oli commencent eux à déblayer l’histoire du lieu et des propriétaires des terrains avoisinants. Dans les années 40, il y avait non loin une base militaire, occupée par les anglais puis les américains. Des pavillons d’été y furent également construits, à une époque. En un contrepoint de récit habilement imbriqué, une femme battue par son mari nous dévoile le calvaire de sa vie entière (cette histoire m’a bouleversée). Eva Lind, la fille d’Erlendur, a des problèmes. On va en apprendre plus sur le passé de l’inspecteur, son enfance à la campagne, l’arrivée de ses parents à Reykjavik, sa rencontre avec Halldora, la mère de ses enfants. Et cette femme en vert, qui donc est-elle ?

J’ai été attrapée par cette histoire lente et sombre aux multiples rebondisssements, qui nous plonge au coeur des islandais, du pays et de son histoire.

★★★★★★★★☆☆

(J’ai détaillé plus en finesse ce qui m’a plu dans le style de l’auteur et les personnages, dans ma chronique (à lire ICI) sur La cité des jarres, le premier tome des enquêtes d’Erlendur).

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Comme deux gouttes d’eau – Tana French

The likeness, 2008. Traduit de l’anglais (Irlande) par François Thibaux. Éditions Michel Lafon, 2009 ; rééditiion en poche chez Points, 2010 ; 576 p.

Quatrième de couverture : Appelée sur les lieux d’un meurtre, l’inspecteur Cassie Maddox perçoit dans la voix de ses collègues une tension inhabituelle. Et pour cause : la victime lui ressemble trait pour trait, et porte des papiers au nom d’Alexandra Madison. Une identité que Cassie a inventée et dont elle s’est servie pour infiltrer un réseau de trafic de stupéfiants.  Afin de démasquer l’assassin, les policiers de Dublin imaginent le plus dangereux des stratagèmes : prétendre qu’Alexandra a survécu à ses blessures et obliger Cassie à se faire passer de nouveau pour elle.

Mon avis :

C’est mon premier Tana French et je n’ai pas dû commencer par le bon, car il m’est tombé des mains. J’ai trouvé la mise en bouche tirée par les cheveux et brouillonne, l’intrigue plutôt prévisible et alourdie par certaines longueurs ; pour tout dire je suis restée en dehors de l’histoire et des personnages, et en plus le style m’a déplu. Aïe. J’ai pourtant lu de très bons retours sur cette auteure irlandaise, je tenterai un autre de ses romans, à l’occasion.

★★★★★☆☆☆☆☆

  22 comments for “Bouquet d’avis #4 : Les mille talents d’Euridice Gusmão – Martha Batalha / La femme en vert (Erlendur, 4) – Arnaldur Indridason / Comme deux gouttes d’eau – Tana French

  1. 30 août 2019 à 20 h 26 min

    Aïe, c’est, parmi les romans Tana French que j’ai lu, celui que j’ai le mieux « noté » sur Babelio, alors je ne te conseillerai pas les deux autres (La mort dans les bois et L’invité sans visage)

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    • 30 août 2019 à 20 h 28 min

      Ouille ! Effectivement ! Cette auteure n’est sans doute pas pour moi alors 🙂 Merci pour ce retour 😘

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  2. 31 août 2019 à 6 h 13 min

    J’ai beaucoup aimé  » la femme en vert » .. je ne suis pas fan de Tana French, j’ai essayé mais non .. il me reste à découvrir Martha Bathala.. bon week-end Hélène, bises 🐞🐞🐞🐞🐞🐞🐞

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  3. 1 septembre 2019 à 13 h 26 min

    ah! « La femme en vert » que de souvenirs… C’était le premier roman d’Indridason que je lisais et coup de cœur, j’ai dévoré tous les épisodes Erlendur 🙂
    une préférence pour les 4 premiers « La cité des jarres » super, « L’homme du lac » …

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  4. 3 septembre 2019 à 20 h 36 min

    Le Arnaldur Indridason est très tentant, merci Hélène pour ces retours 😊

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  5. 19 septembre 2019 à 6 h 45 min

    je note en particulier le premier, pour le Brésil!

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  6. 20 septembre 2019 à 14 h 47 min

    Ce Tana French-là, effectivement, j’ai eu du mal. Mais tous les autres, j’adore, mais vraiment. Sinon je ne sais plus si c’est chez toi que je l’ai vu : je lis #HELP de Sinéad Crowley. Un thriller captivant !

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    • 20 septembre 2019 à 15 h 34 min

      Wow, super tu m’apprends l’existence de ce roman ! *pianotage* Je vois qu’il a paru l’an dernier en grand format chez Le Masque et en poche en juin dernier aux éditions Points, je l’ajoute de ce pas à mon prochain billet de découvertes ielandaises, merci Mélie 🤗
      Et pour Tana French, lequel tu me conseilles, alors ?

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      • 20 septembre 2019 à 16 h 25 min

        J’ai aimé La mort des bois et le suivant, on est bien en irlande, l’irlande pauvre… tout à fait autre ambiance dans « la cour des secrets ». C’est pas des thrillers sanglants, c’est plutôt policier avec beaucoup de suspense psychologique avec parfois une très légère incursion dans le magique, juste une possibilité. J’aime beaucoup ses descriptions des décors, des personnages bien accrochants, aussi. Et pour le suspense, c’est super..

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      • 20 septembre 2019 à 16 h 48 min

        Je les note, merci 🙂

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  7. 20 septembre 2019 à 16 h 27 min

    Donc La cour des Secrets, mais aussi les autres !

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  8. 28 septembre 2019 à 13 h 52 min

    Je prends enfin ton lien… 😉 et je me dis que je lis peu de littérature brésilienne.

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    • 30 septembre 2019 à 11 h 00 min

      Merci Christelle ! Je suis comme toi, je lis peu de littérature d’Amérique du sud, et j’aimerais en lire plus. Ton challenge m’a bien motivée pour sortir ce roman-ci de ma PAL, en tous cas, merci 🤗

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      • 1 octobre 2019 à 16 h 29 min

        Oh de rien ! Oui la littérature sud américaine est intéressante aussi.

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