Initialement publié en français par les éditions du Rouergue en 2011. Traduit par Jean-René Dastugue. The Lewis Man, 2012. Réédition en poche chez Babel Noir ; 384 p.
★★★★★★★★★☆
Mon avis :
Cap au nord-ouest de l’Écosse avec L’homme de Lewis, le deuxième tome de la trilogie écossaise de Peter May (le formidable premier tome, l’île des chasseurs d’oiseaux est chroniqué sur le blog).
« Fin scrutait les volutes grises et sentait l’humidité qui se déposait sur son visage. Enfin, une ombre à peine visible apparut dans le brouillard. Une tache sur l’horizon, inquiétante et éternelle, comme un fantôme de son passé revenu le hanter.
Et, tandis que l’île prenait peu à peu forme dans la brume, il sentit les cheveux sur sa nuque se hérisser. Il rentrait chez lui. »
Fin Macleod a divorcé et quitté la police. Il revient sur son île natale, avec dans l’idée de faire le point sur son existence (après les terribles révélations du tome 1), tout en retapant la maison de ses parents. Dans une tourbière non loin, un cadavre est découvert, peut-être pas si vieux qu’on pourrait le penser de prime abord. Le nom du père de Marsaili, l’amour d’enfance de Fin, ne tarde pas à remonter à la surface de l’enquête. Mais le vieil homme, Tormod Macdonald, est atteint d’Alzheimer et ne pourra semble-t-il pas être d’une grande aide. Fin se retrouve alors à aider l’inspecteur Gunn dans ses recherches.
Comme dans le premier tome, cette histoire mêle adroitement la vie et le passé de Fin, des îles et de ceux qui y vivent. L’homme de Lewis tient quasi autant du polar que du livre d’histoire et de l’étude ethnographique. C’est un voyage très immersif dans cette partie du monde et un très beau voyage en humanité aussi, très touchant (je pense entre autres à la manière dont est abordée la maladie d’Alzheimer). On découvre également tout un pan méconnu de l’histoire des Hébrides extérieures : l’existence des homers, ces enfants « sortis des orphelinats et des foyers par les conseils municipaux et l’Église catholique. On les envoyait ici, dans les îles. Ils étaient placés chez de parfaits inconnus. Il n’y avait pas de contrôles à cette époque. Les enfants étaient débarqués du ferry à Lochboisdale et ils restaient debout sur la jetée avec les noms des familles accrochés autour du cou, en attendant qu’on vienne le chercher« . Leur passé effacé.
L’intrigue est menée sur un rythme addictif, entre le présent compliqué de Marsaili et son fils Fionnlagh, Fin qui arpente l’archipel du nord au sud et les souvenirs d’un jeune garçon – mais qui est-il ?
La suite a d’ores et déjà rejoint mes étagères : Le braconnier du lac perdu !
« Sur cette île battue par les tempêtes, à trois heures de la côte nord-ouest de l’Écosse, le peu de terre qui y reste accrochée fournit nourriture et chaleur aux habitants. Elle se charge aussi de leurs morts. Plus rarement, comme aujourd’hui, elle les rend. »
J’ai adoré cette série ! Addictif et tellement dépaysant.
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Oh oui, je suis absolument d’accord avec toi !
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J’ai cessé de lire, depuis quelques années, des romans policiers. Je passe donc mon tour!
Ton enthousiasme fait plaisir à voir.
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Moi c’est l’inverse, je n’en lisais plus, et puis tiens finalement, de fil en aiguille, j’y reprends goût !
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