Hier soir, j’ai pu participer à une rencontre avec l’auteure Michèle Forbes, autour de son superbe premier roman Phalène fantôme (cf. ma chronique) paru en janvier dernier aux éditions Quai Voltaire / la Table ronde. Une soirée riche en émotions, en échanges et en rencontres ; un chaleureux accueil de la Librairie Nouvelle à Asnières. Michèle Forbes est aussi talentueuse qu’adorable !
Quelques notes prises sur le vif :
Michèle Forbes a envoyé le manuscrit de Ghost Moth (titre original de Phalène fantôme) à une quarantaine de maisons d’éditions, qui ont toutes refusé de le publier. Mais, nous dit-elle, les acteurs ont un muscle particulier qui se développe, celui de la résistance contre le rejet. Aussi a-t-elle continué.
Le roman alterne les chapitres entre deux époques (1949 et 1969). Cette construction est venue à Michèle Forbes en plusieurs étapes. L’importance de montrer la différence de Katherine entre les deux époques. Elle tenait à décrire la vie ordinaire, quotidienne, domestique de cette femme, en contraste avec sa vie vingt ans auparavant, lorsque toutes les portes de l’avenir lui étaient ouvertes. Après 1969 la vie politique en Irlande du Nord aurait pris toute la place, aussi a-t-elle placé l’histoire juste avant, pour pouvoir mieux parler véritablement de Katherine. Les parties se complètent. Michèle Forbes voulait parler du Belfast que lui racontait son propre père quand elle était petite fille, lorsque les gens allaient au théâtre, dînaient en terrasse, un Belfast mythique, « romantic », qu’elle avait envie de retrouver en le racontant.
Son père était pompier volontaire comme George, mais la ressemblance s’arrête là. Elle voulait un personnage qui ramène la ville, l’extérieur, à la maison, dans la famille, en opposition, en contraste, avec Katherine qui est dans le souvenir, l’introspection, le foyer.
Ses personnages sont un mélange de différents éléments. Il y a des points de départ, puis ils évoluent. Michèle Forbes a besoin de connecter ses personnages à elle, de trouver ce qu’ils ont en commun, un point d’accroche. Comme quand elle joue ; pour pouvoir jouer ou écrire avec justesse, toujours avec une part de soi.
Le titre, Ghost Moth, ne lui est pas venu tout de suite. Certains auteurs ont besoin d’avoir le titre de leur roman avant de commencer à écrire, pas elle. D’ailleurs, son deuxième roman est terminé (la bonne nouvelle !) et elle n’a toujours pas de titre. En Irlande existe une petite espèce de phalènes de couleur claire. Dans un documentaire qui l’a marquée, une personne allongée dans l’herbe était recouverte délicatement par ces petits papillons. L’image fragile, éphémère, lui est restée. On retrouve d’ailleurs une très jolie scène similaire dans le livre.
Hélène Bourdin, de la Librairie Nouvelle, nous a fait lecture de deux passages du roman : en 1949 la rencontre entre Katherine et Tom, puis en 1969 un passage véritablement émouvant entre Katherine et George. Nous avons tous eu les yeux brillants, à l’écouter. Michèle Forbes aussi a apprécié.
Une question posée dans l’assistance sur le phoque au début du livre, nous a éclairés sur sa signification. Ce phoque, dont la rencontre semble être le déclencheur des souvenirs de Katherine. En fait Michèle Forbes avait des difficultés avec la rédaction du passage de la sortie familiale à la plage et tout s’est décanté lorsqu’elle a assisté en vrai, en se promenant en bord de mer non loin de chez elle près de Dublin, à une scène entre une nageuse et un phoque, similaire à la scène du livre. Le phoque a donc été un déclencheur pour l’auteure et pour Katherine !
Un grand merci pour cette si sympathique soirée à la Librairie Nouvelle, aux éditions de la Table ronde et à Alice Déon (que j’ai eu le plaisir de rencontrer ce soir), ainsi qu’à Michèle Forbes.
Née à Belfast, Michèle Forbes est une actrice de théâtre, de cinéma et de télévision. Parallèlement à sa carrière artistique, elle a étudié la littérature à Trinity College, puis travaillé comme critique littéraire au Irish Times. Ses nouvelles ont été couronnées par plusieurs prix nationaux. Elle vit près de Dublin avec son mari et ses deux enfants.
Super pour toi d’avoir rencontré l’auteur ! Je viens de le réserver à ma bibliothèque.
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Oui, quelle chance, que ces rencontres organisées par les maisons d’édition et des librairies ! Super, ta bibliothèque, qui l’a déjà ! 🙂
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C’est chouette de pouvoir rencontrer un auteur que l’on apprécie. Ce livre a en plus une couverture sublime et un titre énigmatique qui attise la curiosité ! bonne soirée à toi 🙂
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Oui c’est un vrai plus c’est vrai de rencontrer les auteurs. D’autant plus ici, tellement adorable !
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J’aime beaucoup ce style de rencontre, ambiance intime et agréable =)
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J’aime aussi ! 😀
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