The Guards, 2004. Traduit de l’anglais (Irlande) par Jean Esch. Gallimard, Série noire, 2004 ; réédité en poche chez Folio policier en 2006, puis en 2016.
Ma chronique :
Cela fait un moment que j’entends parler de Ken Bruen, sans avoir encore rien lu de lui. L’année dernière, je suis tombée sur ce premier tome des enquêtes de Jack Taylor, fraichement réédité chez Folio policier. L’occasion faisant le larron, il a rejoint mes étagères et je l’ai lu le mois dernier. Ce fut une lecture épatante. Beaucoup d’humour, et Jack est excellent. Ancien flic (Garda, en Irlande) viré pour avoir sciemment cogné un supérieur, alcoolique assumé, il vit à Galway. Devenu une sorte de détective privé, « J’ai eu du bol et j’ai résolu des affaires. Une petite réputation a commencé à se bâtir sur de fausses bases. Mais surtout, je n’étais pas cher », il a fait du comptoir de son pub préféré, le Grogan’s, son bureau. « Je regardais autour de moi. Toujours le même vieux pub avec la rangée de gros buveurs tristes au comptoir, enchainés à leurs pintes par des rêves qui n’avaient plus cours. ». Il y attend le chaland en buvant du brandy au café. Sous une autre plume, le personnage de Jack aurait pu être un loser un peu déprimant. Mais Ken Bruen le rend particulièrement attachant, sorte de poète bourru politiquement incorrect. « Les bouquins, c’est ça ma thérapie » : quand je vous disais que Jack m’a tout de suite été sympathique !
Un jour, une femme éplorée l’engage pour enquêter sur le soi-disant suicide de sa fille, auquel elle ne croit pas. D’autres jeunes filles seraient mortes au même endroit, les flics locaux classent très vite les affaires… Les ennuis vont s’enchainer pour Jack.
Très rythmé, un chouette côté « artisanal », comme si cela avait été écrit sur le coin d’un comptoir, l’enquête finalement est presque secondaire, plutôt un prétexte pour raconter Jack, ses hauts et ses bas, sa vie, son passé, son présent cahotant. Delirium Tremens est un roman qui m’a beaucoup plu, léger, très irlandais, « J’en déduis, puisque tu emploies le passé, qu’il n’est plus parmi nous… ou pire, en Angleterre », drôle dans le genre auto-dérision grinçante. Je continuerai la découverte de cette série avec plaisir !
« Un hasard heureux allait se présenter. La coïncidence, c’est quand Dieu veut rester discret. Pour échapper aux paparazzi. »
(et hop, une deuxième participation à l’objectif Pal d’Antigone, ce mois-ci 🙂 )
Toi, tu n’avais jamais lu Ken Bruen ? Ce sont des polars, mais l’enquête n’est effectivement pas très importante, c’est l’ambiance et le décor qui comptent !
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Mais oui, c’est incompréhensible 😂
Ravie que tu me dises que les autres tomes sont dans la lignée de celui-ci, alors.
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C’est sympathique un petit polar de temps en temps 😉
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Tout à fait d’accord ! Ce n’est pas mon fond de commerce littéraire si je puis dire mais franchement de temps en temps c’est chouette 😉
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