Featherweight, 2021. Traduit par Céline Schwaller. Éditions Métailié, août 2022 ; 320 p.
★★★★★★★★☆☆
Mon avis (Rentrée littéraire automne, 3) :
« […] les mots me reviennent en cascade, tout comme les airs, les bruits et les voix que j’entendais crier et chanter à l’époque où j’étais une petite gazille, quand on m’a vendue et que Billy Perry m’a achetée. Le bruit sourd de la péniche sur le bord du quai. Le chuintement de la corde sur l’angle du pont. Le doux bruit des sabots du vieux cheval de trait sur le chemin. Ma mère qui pleurait le jour où je suis descendue à la foire en tenant la main de notre Tommy. »
1838. Comté de Staffordshire, Midlands de l’ouest, Angleterre. Annie a neuf ans lorsque sa mère la vend dans une foire – tentative désespérée pour sauver ses autres enfants en train de mourir de faim. Celui qui l’achète six guinées est un colosse au visage repoussant, Bill Perry, dit Le Slasher de Tipton, boxeur redoutable et ancien champion d’Angleterre, aujourd’hui patron de pub porté sur la bouteille. Bill va immédiatement prendre Annie sous son aile et la considérer comme sa fille. Annie Perry est l’arrière-grand mère de l’auteur écossais Mick Kitson… il s’est inspiré de sa vie et des histoires que lui racontait sa grand-mère, pour écrire son troisième roman : Poids plume (souvenez-vous, j’avais adoré son premier, Manuel de survie à l’usage des jeunes filles ! Lire ma chronique [par ici]).
« Dans cette vie, une gazille est en sécurité seulement si elle prend sa revanche et que tout le monde le sait. »
Situé dans le Black Country en plein essor de la révolution industrielle, Poids plume dresse un attachant portrait de femme, en une immersion quasi feuilletonnesque dans l’époque et son contexte social. Mines de charbon, fonderies et briqueteries, pollution, conditions de vie dramatiques des ouvriers, les grèves réprimées dans le sang, les maisons de travail pour les pauvres, les derniers arpents de forêt abattus pour étayer les puits de mine… « Tout autour y avait que du charbon, de la poussière et des bruits métalliques. ». Annie va grandir en s’occupant du pub et de Bill, elle va apprendre à boxer et à lire – et à ne pas se laisser abattre, jamais.
Poids plume est une lecture agréable, mais il m’a manqué quelque chose. Le choix de faire s’exprimer Annie à la première personne du singulier dans la plupart des chapitres m’a finalement déplu. L’histoire souffre également d’écueils de vraisemblance. J’en garderai néanmoins un bon souvenir, et j’ai vraiment apprécié la galerie de personnages pittoresques, ainsi que la fenêtre animée ouverte sur l’époque.
« Le fourneau qu’il y avait là-bas rendait le ciel orange toute la nuit et des grosses étincelles dansaient dans la vapeur avant de se recroqueviller et de retomber comme les feuilles perdues par un arbre en fer chauffé à blanc. »
J’avais hésité mais malgré ton avis global, je retiens surtout tes bémols qui me le rendent moins indispensable !
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Oui, bien que les personnages soient chouettes et l’immersion intéressante, ça coince un peu quand même 😊 As-tu lu ses autres romans ?
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Non, jamais ! Mais j’ai vu que son précédent avait été un coup de cœur pour toi 😉
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C’est son premier qui avait été un coup de coeur, je te le conseille ! je n’ai pas lu son second 🙂
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Ah au temps pour moi ! J’ai noté le titre en tout cas 🙂
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Chic 🙂
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