Familie der geflügelten Tiger, 2016. Traduit de l’allemand par Stéphanie Lux. Éditions Actes Sud, 2020 ; 224 p.
★★★★★★★★★☆
Mon avis :
Voici un titre joliment intriguant. J’ai découvert ce roman en cherchant des idées pour ma participation au challenge Les feuilles allemandes qui se tient au mois de novembre, organisé pour la quatrième année par Fabienne du blog Livrescapades et Eva et Patrice du blog Et si on bouquinait un peu. L’an dernier j’avais lu La huitième vie de la Géorgienne de langue allemande Nino Haratischwili, en lecture commune avec Fabienne. Coup de coeur fracassant, comme vous vous en souvenez. Bonne pioche également cette année, avec ce roman de l’allemande Paula Fürstenberg, qui m’a séduite.
« [Elle] me jette un regard indéfinissable, comme un dé dont on ne sait pas sur quelle face il va tomber. »
Berlin, 2008. Johanna apprend à conduire des tramways. Son père l’a abandonnée quand elle avait deux ans, il y a dix-neuf ans, quelques semaines avant la chute du Mur, pour passer à l’ouest et devenir un rocker célèbre. Silence radio depuis. Mais un matin son père la recontacte, et tout va se compliquer pour Johanna, tandis que se dissout le voile de ses certitudes.
« Parti à l’ouest », c’est ce que sa mère lui a toujours dit. Mais n’était-il pas plutôt en prison, arrêté par la Stasi (la police politique de l’ex-RDA), à cause de ses chansons subversives ? La famille du tigre ailé raconte la quête d’une jeune femme à la recherche de vérité. Une quête familiale compliquée par ce qu’implique le Mur de l’époque et la séparation des deux Allemagnes : les pièces du puzzle ont les bords floutés. Une quête aux ramifications soudaines et intrigantes, comme un jeu de piste qui prend parfois ses aises avec la réalité.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, qui en plus se tient admirablement jusqu’au bout, quelle joie. L’écriture de Paula Fürstenberg a quelque chose de spécial. Elle me fait penser à des pas dans de la neige fraîche. Johanna est très attachante et l’autrice interroge avec habileté plusieurs générations sur ce qui nous construit et la complexité « d’être », dans un pays qui n’existe plus.
« Dans une famille il n’y a pas de vérité, il n’y a que des histoires. »
Je l’ai lu pour la précédente édition des Feuilles allemandes, et ne l’ai pas regretté non plus ! Je suis ravie de le revoir passer cette année, car il a été injustement dédaigné lors de sa sortie (je l’ai personnellement lu par hasard, il m’a été offert par mon conjoint qui en avait entendu parler à la radio…).
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C’est un sujet original qui m’intrigue.
Merci Hélène pour ce partage.
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Tout d’abord un grand merci pour cette participation ! C’est un roman qui a l’air très intéressant, de surcroît avec en toile de fond cette séparation des deux Allemagne et la chute du Mur.
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Je l’avais noté suite au billet d’Ingannmic l’année dernière et tu viens confirmer que j’ai bien fait.
« Les feuilles allemandes » te réussissent bien 🙂 Merci de ta participation!
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