My Friend Dahmer, 2012. Traduit de l’anglais par Fanny Soubiran. Préface, Stéphane Bourgoin. Editions ça et là, 2013.
— Prix Révélation d’Angoulême 2014 —
Ma chronique :
J’ai découvert ce roman graphique dans les coups de cœur de ma bibliothèque. Mon ami Dahmer raconte la jeunesse d’un des pires serial-killers des Etats-Unis, Jeffrey Dahmer, vue à travers le regard d’un camarade de classe. Derf Backderf, l’auteur, a passé ses années de collège et de lycée avec Dahmer, de 1972 à 1978. A peine terminés les cours de terminale, Dahmer commettra son premier meurtre, suivi par seize autres, de 1987 à 1991. On le surnommera « le cannibale de Milwaukee ». Je vous passe les détails abominables de ses crimes, pour lesquels il sera condamné à 957 ans de prison. Il se fera assassiner en cellule par un co-détenu, en 1994.
« Le parti pris de ce livre est de présenter Dahmer comme une figure tragique, mais ce uniquement jusqu’à son premier meurtre. Après ce jour fatidique de juin 1978, la seule tragédie, c’est que Dahmer n’ait pas eu le courage de mettre fin à ses jours. »
Backderf s’attache ici, sans complaisance mais avec empathie, à brosser le portrait du garçon qu’il a connu, secret, bizarre, délaissé par ses parents, « un garçon qui n’avait pas encore commis tous ces crimes ». Mon Ami Dahmer est ultra documenté. L’auteur, journaliste de formation, ne se base pas uniquement sur ses propres souvenirs personnels. Il a interrogé d’anciens camarades, professeurs et voisins, et s’appuie sur les dossiers du FBI et toutes les archives de l’enquête. Sans nuire à l’unité ni au rythme de ce récit en noir et blanc au graphisme rond, précis et vivant, cela lui donne une valeur rare ; autant témoignage que mise en garde. Planent sur ces pages, souvent dérangeantes, tristesse, remords latent et une totale impression de gâchis. Selon Backderf, « Dahmer n’aurait pas fini en monstre, […] tous ces gens ne seraient pas morts dans des conditions aussi atroces si seulement les adultes autour de lui n’avaient pas été aussi indifférents et aussi étrangers à son cas – et c’est inexplicable, impardonnable et incompréhensible. »
Ce roman graphique est une lecture remarquable, mais douloureuse.
Oh dear, I don’t think I could read this one… too sad and terrible.
J’aimeAimé par 1 personne
I understand your point of view. Before reading this book, i was reluctant.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un sacré sujet, ça fait peur quand même, merci du partage et bon weekend à toi bisous 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est même terrifiant ! Merci à toi, bises 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Le sujet de cette BD fait froid dans le dos mais c’est intéressant de savoir comment cet adolescent isolé va devenir un terrible assassin ……… merci pour ce partage
J’aimeAimé par 1 personne
Merci à toi 🙂 Oui j’avoue, après avoir emprunté cette BD, quand je me suis renseignée sur Dahmer avant de commencer la lecture… j’ai été tellement épouvantée que j’ai failli la rendre sans la lire ! Mais j’ai fait confiance au « coup de coeur » de ma bibli, je me suis armée de courage, et j’ai eu raison 🙂
J’aimeJ’aime