Lulu tout simplement – Hervé Bellec

Les Presses de la Cité, février 2020 ; 320 p.

Mon avis :

Ce roman m’a sauté aux yeux le mois dernier sur une table de la librairie Dialogues, à Brest : Oh, un dessin de Paul Bloas ! – le talentueux (street) artiste Brestois. Puis ce fut Oh, un roman d’Hervé Bellec ! Et au lu de la quatrième de couverture, après un Oh, c’est reparti de Brest à Compostelle ! Je l’ai ajouté avec enthousiasme à mon butin de vacances.

Du Brestois Hervé Bellec, j’ai lu en juillet 2014 Garce d’Étoile, un récit de voyage truculent et plein d’âme, celui où il raconte comment un matin il a quitté son bistrot de la place Guérin à Brest en direction de Compostelle. 1700 kms d’ampoules aux pieds, de sac à dos trop lourd et de rencontres. C’était avant l’autoroute à touristes actuelle, un temps plus sauvage, et j’avais beaucoup aimé écouter, si l’on peut dire, cet ancien bistrotier musicien prof Brestois raconter son voyage en mots.

Donc, Lulu tout simplement. Un roman, cette fois. Qui très vite m’a surpris et entraîné où je ne m’attendais pas. Un peu désappointée par le début, qui commence par la fin. Je ne suis pas vraiment adepte de ce type de construction. J’aime ne pas savoir où je vais, quand je me lance dans une histoire. Mais ici, l’important finalement, c’est le chemin.

Baptiste Kerdéniel est un trompettiste fameux et renommé, en plein burn-out. Ses filles l’ont convaincu d’entreprendre un pèlerinage vers Compostelle, histoire de se retrouver. Pourquoi pas, après tout, ça ou autre chose, sait-on jamais… Alors il se lance, Baptiste, avec tout le matos du parfait randonneur de chez Décathlon sur le dos, un texto tous les soirs à ses filles qui punaisent son avancée sur une carte… Jusqu’à ce qu’un matin, à Ste-Anne-d’Auray, il croise les pas d’une femme étrange : Ludivine Kirchner. « Mais on peut aussi m’appeler Lulu. Lulu tout simplement. Ca me va ». Une jolie frimousse, des fringues improbables et tout un chapelet de grains de folie en bandoulière. « Une clocharde céleste, aurait écrit Jack Kerouac. Un ange vagabond ». Et c’est parti pour un voyage de quelques semaines « hors du temps. Pas vraiment hors du temps, j’exagère, mais plutôt à côté du temps, comme si j’avais suivi une route parallèle à celle qui m’était initialement et raisonnablement tracée ».

Lulu tout simplement est un voyage en humanité dont j’ai apprécié le ton jamais manichéen. J’ai découvert avec curiosité et intérêt l’existence des quéreurs de pardon, sortes de « pèlerins à gage » datant du Moyen-Âge. L’histoire est originale et l’on y retrouve l’attachement de l’auteur pour les petites gens, son regard sur le monde, anti-conformiste et un peu rebelle. Il m’a manqué cependant un petit quelque chose pour vraiment m’attacher à Lulu, du coup je suis restée à la traîne, tout en appréciant ce bout de route ensemble.

Je suis bien heureuse par cet avis de mettre un peu en lumière ce roman, passé plutôt inaperçu – la faute sans doute à sa parution peu de temps avant le confinement.

« Prends tout en gré, ne te chaille de ton martyre. »

★★★★★★★☆☆☆

  1 comment for “Lulu tout simplement – Hervé Bellec

  1. 16 août 2020 à 14 h 39 min

    Merci Hélène, je suis impatiente de le découvrir..

    J’aime

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