Exciting times, 2020. Traduit de l’anglais (Irlande) par Nathalie Peronny. Les Presses de la cité, mars 2021 ; 304 p.
★★★★★★★★☆☆
Mon avis :
Me voici bien embêtée pour parler de ce roman.
« Il s’exprimait avec un débit très lent et j’en avais déduit qu’il était bourré – mais il le faisait même quand il était sobre, ce dont j’avais plutôt conclu qu’il était riche. »
Ava est irlandaise, elle a 22 ans et vient de s’installer à Honk-Kong, où elle enseigne l’anglais à des enfants. Julian a 28 ans, il est riche, il est banquier, il est anglais. Ils se rencontrent, deviennent amis puis amants et Ava s’installe chez Julian, dans son splendide appartement. Mais tous les deux, c’est compliqué. Je t’aime moi non plus, un peu. Quand Julian part pour une mission assez longue à Londres, Ava rencontre Edith, une jeune avocate Hong-Kongaise ayant fait de brillantes études en Angleterre. Gros crush, et plus si affinités…
J’ai été emballée par le début, j’ai aussi beaucoup aimé la fin. L’humour omniprésent est savoureux, les dialogues vraiment extras. Le propos est ironique et audacieux… oui mais voilà : je me suis terriblement ennuyée pendant cette lecture. Pas tout le temps, loin de là, mais souvent, vraiment. Non pas que le roman soit ennuyeux, pourtant, il est même souvent décapant. Je pense qu’il s’agit d’un problème de construction. Le récit manque de rythme. Trop linéaire, peut-être. Ou alors c’est de n’avoir qu’un seul personnage qui raconte, tout du long. Parfois, je n’en pouvais plus, des états d’âme d’Ava. Menteuse et manipulatrice, c’est ce qu’elle pense d’elle. En fait, elle est seulement paumée la plupart du temps dans ses considérations existentielles et dans son manque de confiance en elle – ou comment couper toujours les cheveux en quatre.
« – J’adopterai, ai-je déclaré. Je refuse d’infliger mon patrimoine génétique à un être innocent. »
J’ai beau m’être copieusement ennuyée, j’ai aussi très souvent aimé ce roman, en fait. Et voilà pourquoi je suis bien embêtée pour vous en parler ! Haha. Tout ce que j’espère, c’est que ce premier roman soit une ébauche de l’oeuvre à venir. On y discerne déjà en tous cas la qualité de la plume, l’éclat du style et la pertinence du propos, sa lucidité. L’humour et les dialogues, vraiment, sont tops. Une auteure que je vais suivre, indéniablement.
« J’ai d’abord aimé les filles. Les hommes sont venus après. J’ai appris ce que signifiait l’amour en aimant les filles. Mais quand j’ai compris ce que signifiait aimer les filles, je l’ai vécu comme une mise en accusation. Je crois que c’est pour ça que j’ai du mal à aimer. Mes premiers souvenirs amoureux sont associés à mes premiers souvenirs de haine des autres. »
NB : Ma petite comparaison entre le roman de Naoise Dolan et ceux de Sally Rooney (on ne peut pas y couper) : j’ai plus ri avec Rien de sérieux et il est je trouve mieux écrit. Je me suis moins ennuyée avec Sally Rooney. Rappelez-vous mon coup de coeur pour Conversations entre amis (que j’ai lu avant Normal People), je l’avais lu quasi d’une traite, complètement happée.
Étonnamment je me suis bien plus ennuyée avec Normal People… comme quoi 😉
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Oh, je me suis un chouia ennuyée aussi avec Normal People, je te rassure 😉 C’est Conversations entre amis que j’ai dévoré quasi d’une traite. Comme quoi, oui 🥳
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Nous verrons pour Conversations entre amis, même si Normal People m’a vraiment déçue… mais tu le sais 😉
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À cause de toi (ou grâce à toi), je vais un jour ou l’autre retenter le coup avec Conversations entre amis. Quand à Normal People, c’est définitivement derrière moi.
Au sujet de Rien de sérieux, tu penses bien que je vais passer gentiment mon chemin. Le coupage de cheveux en quatre: pu capable!
(Je suis heureuse de te retrouver en forme.)
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