The last Days of Rabbit Hayes, 2014. Traduit de l’anglais (Irlande) par Valérie Le Plouhinec. Le Cherche-Midi éditeur, 2016 ; réédité en poche chez Pocket en 2017
Ma chronique :
Betty Boob finissait bien, mais pas Les derniers jours de Rabbit Hayes. « Deux semaines plus tôt, elle vivait encore avec le cancer ; aujourd’hui, on lui disait qu’elle était en train d’en mourir et qu’elle laisserait derrière elle sa fille de douze ans ». J’ai entendu énormément de bien de ce livre depuis sa sortie en 2016 aussi je l’ai acheté à sa parution en poche l’an dernier, mais j’ai différé cette lecture, un peu les foies de me colleter à une histoire de mort annoncée, de phase terminale, de soins palliatifs.
Et puis finalement, vaille que vaille, j’ai saisi mon courage à deux mains, le taureau par les cornes, et je me suis lancée. Grand bien m’en a pris ! J’ai été vraiment touchée par l’optimisme qui se dégage de ces pages et la justesse des relations entre les personnages. La narration alterne entre chaque personnage, les journées de Rabbit à l’hôpital – où tous, elle comprise, doivent admettre sa mort imminente – et ses souvenirs. Le groupe de musique de son frère Davey quand elle avait douze ans et lui seize, les répétitions dans le garage familial qu’elle écoutait avec sa meilleure amie Marjorie, la voix de Johnny Faye. Sa sœur Grace, sa fille Juliet, ses parents. C’est extrêmement bien construit, jamais mélo. Les larmes certes ne sont jamais loin, mais le sourire non plus.
Plus que l’histoire d’une mort, ce roman est avant tout l’histoire d’une vie. D’une famille, de grands amis et d’un grand amour. Des personnages attachants, des caractères trempés, de l’humour toujours, même au pire de la tempête. Rabbit a un humour féroce, mais Molly, sa mère, n’est pas mal non plus : très croyante, quand elle déboule dans l’église au bout de dix pages, ça donne le ton : « Alors, Dieu, tu nous prépare quoi, maintenant ? avait-elle hurlé dans l’église vide de son quartier, l’année précédente, le jour où le cancer de Rabbit était revenu dans l’autre sein et où des métastases avaient envahi son foie. Tu veux son deuxième nichon ? Et bien prend le, vieux dégueulasse, mais je te préviens, ne me prend pas ma fille. Tu m’entends, espèce de… ».
Ponctué de dialogues savoureux, écrit d’une plume légère et sensible, ce roman aborde la maladie et le deuil de points de vue multiples, sans forcer le trait mais sans non plus se cacher les yeux. Une lecture dure, mais nécessaire. J’ai vraiment eu un beau coup de cœur pour ce roman lumineux.
« – On peut partir, maintenant ?
– Tu plaisantes ? lui répondit-il tout bas.
– Combien faut-il d’Irlandais pour changer une ampoule ? Un pour tenir l’ampoule, et vingt pour boire jusqu’à ce que la salle tourne. Ça, c’est une blague. « On peut partir, maintenant ? », c’est une demande.
(Autre roman d’Anna McPartlin chroniqué sur le blog : Mon midi, mon minuit)
Ah je suis très heureux que ce livre t’ais plu ! c’est un gros coup de cœur aussi pour ma part. On est ému, on ri, on réfléchit sur cette issue inéluctable. Cela pourrait être plombant mais c’est tout l’inverse. C’est la lumière de la vie malgré tout.. qui ressort de ce livre et de son histoire si touchante. Merci pour ce joli partage, Bises bretonnes 🙂
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J’aime tant ce livre…. quel bonheur de partager nos avis et d’apprécier le même livre… bises Hélène ☺
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Tellement ! Merci encore Eveline, bises 😘
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Je n’avais aucune idée de ce qu’il se cachait derrière cette joyeuse couverture ! Ton billet est très émouvant et donne envie de ne plus passer à côté de ce livre… 😉
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Je ne pensais pas que je serais aussi touchée, c’est vraiment un roman à découvrir 🙂
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Malgré le sujet grave, j’ai trouvé ce roman superbe et l’écriture étonnante de légèreté.
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Comme toi, sous le charme de cette approche délicate et souvent légère d’un sujet pourtant si plombant…
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