Profil bas – Liz Nugent

Lying in wait, 2016. Traduit par Pierre Ménard. Éditions Denoël, 2017 ; 400p.

Ma chronique :

Monsieur le juge Andrew Fitzsimons vit avec son épouse Lydia et leur fils adolescent dans une demeure ancienne et splendide des beaux quartiers de Dublin. Une famille heureuse, respectable et sans histoires.
Les apparences sont parfois trompeuses.
Le roman commence par un meurtre. Plus ou moins commis par accident. Vraiment ?
Et continue en chapitres alternés d’un personnage à l’autre. Chacun raconte les jours puis les semaines qui suivent, comment, pourquoi le tueur et sa complice en sont arrivés à cette extrémité. On découvre – et on a envie de savoir ! – par bribes, à mesure, ce qui se cache sous la surface de chacun, certains événements de leur passé, leurs liens les uns avec les autres. Andrew, ruiné par son associé, Lydia, à qui il manque à toute force quelque chose, Lawrence, mal dans ses kilos, souffre-douleur de son école, qui se doute et cogite. On découvre aussi le passé tourmenté d’Annie Doyle, celle qui est morte, par le biais de sa soeur Karen, qui cherche à savoir ce que sa soeur est devenue : aucun corps n’a été retrouvé, pour sa famille elle a juste disparu.

Tout est très bien construit, le récit de chaque personnage étoffe le précédent, chaque détail compte, rien n’est laissé au hasard. On tourne les pages en se demandant où le bât va blesser, qui va craquer, se dévoiler, ou dénoncer qui… Mais il y a pire. Liz Nugent nous fait réellement plonger dans les sombritudes angoissantes de l’âme humaine. Comment un grain de sable, une idée fixe, peut faire tout dérailler. Habile, machiavélique. Jusqu’à la toute fin, magnifique dans son genre : carrément horrible. Saperlipopette. On s’attache aux personnages, en fait. En tous cas à certains !

Pour les amateurs de thrillers psychologiques originaux, Liz Nugent est une auteure à suivre. Son premier roman, Oliver ou la fabrique d’un manipulateur (dont la version poche m’attend dans ma pal, mais aurai-je le cran de m’y risquer ?! Brrr) semble en effet du même calibre, et un troisième est sorti l’an dernier en version originale : Skin deep.

Dans le genre « incipit qui met direct dans l’ambiance » : « Mon mari n’avait pas l’intention de tuer Annie Doyle, mais cette petite menteuse l’avait bien cherché. »

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