Ashland and Vine, 2107. Traduit de l’Anglais (Écosse) par Catherine Richard-Mas. Éditions Métailié, août 2018
Ma chronique (rentrée automne 2018, 4) :
J’ai vraiment aimé ce roman de l’écossais John Burnside – le premier que je lis de lui. Il se passe aux États-Unis, et commence quelques mois avant l’an 2000. Kate Lambert est une jeune femme un peu (beaucoup ?) paumée. Étudiante en arts visuels, son père est mort il y a quelques mois. Elle n’arrive pas à surmonter ce deuil, picole vraiment trop et vit une histoire compliquée avec Laurits. « J’étais donc dehors sous le soleil de juin, en train d’errer de porte en porte pour prendre part à une étude anthropologique sur toutes les manières dont les gens mentent quand ils racontent le passé. ». C’est là qu’elle rencontre une vieille dame, Jean, en train de fendre du bois près de sa maison ancienne, en lisière de forêt. Jean Culver. « C’était quelqu’un qui avait fait la paix avec le monde, selon ses propres termes, quelqu’un qui avait cessé de se préoccuper des détails accessoires pour se concentrer sur l’essentiel ».
En échange de la promesse qu’elle reste sobre les cinq prochains jours, Jean accepte de répondre aux questions de Kate. Elles vont alors commencer à développer une relation complice de parole et d’écoute, d’amitié, de confiance. Et entre deux biscuits maison et une décoction curieuse à base de plantes, on se retrouve transportés par la puissance narrative de John Burnside, à travers les voix de Jean et Kate, dans un récit de l’histoire des États-Unis de la deuxième moitié du vingtième siècle.
J’ai été conquise par la plume de l’écrivain écossais, qui laisse une part belle aux silences, aux ombres, aux non-dits et aux mystères. On ne saura pas tout. « Un bon mensonge, comme une bonne pièce de théâtre, contient plus de vérité que d’invention ». Enfant, Jean m’a fait penser à Scout ; jeune femme, à Idgie, de Beignets de Tomates vertes. C’est dire si je me suis tout de suite attachée à sa personnalité forte et touchante.
Le Bruit du dégel est poétique et habile, parfois dur. J’aimerais en parler mieux ! Il fait réfléchir aux versants abrupts de l’existence et à ces rares instants précieux où le coeur exalté flamboie. C’est un roman à découvrir.
« Le bonheur, il faut le prendre quand on peut, quel qu’il soit »
L’auteur : John Burnside est né le 19 mars 1955 dans le Fife, en Écosse, où il vit actuellement. Membre honoraire de l’Université de Dundee, il enseigne aujourd’hui la littérature à l’université de Saint Andrews. Poète reconnu, il a reçu en 2000 le prix Whitbread de poésie. Il est l’auteur de nombreux romans et d’un récit autobiographique. Il a reçu le Forward Poetry Prize 2011, principale récompense déstinée aux poètes en Grande-Bretagne.
Merci pour cette jolie note ! belle soirée à toi et bises bretonnes 🙂
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Merci d’être passé ! 😀
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