Nouvelles découvertes irlandaises #34 : Octobre 2020

Pas mal de nouvelles sorties : deux grands formats et six excellents poches, dont cinq au Livre de Poche, merci à eux !
Avec entre autre la réédition des deux autobiographies et du recueil d’articles journalistiques de Nuala O’Faolain, ce qui fait qu’après la réédition en février dernier de ses trois romans, toute l’oeuvre de la grande dame irlandaise est maintenant rééditée en poche !

En grand format

Septembre 2020

Ne dis rien. Meurtre et mémoire en Irlande du Nord (non fiction) (Belfond, le 25 septembre)

Octobre 2020

Les guerriers de la marée perdue (Le gardien des tempêtes, tome 2) – Catherine Doyle (Bayard jeunesse, le 14 octobre)

En poche

Août 2020

Girl – Edna O’Brien (Le livre de poche, le 26 août)

Septembre 2020

On s’est déjà vu quelque part ? – Nuala O’Faolain (Le Livre de Poche, le 9 septembre)
J’y suis presque – Nuala O’Faolain (Le Livre de Poche, le 9 septembre)
Ce regard en arrière – Nuala O’Faolain (Le Livre de Poche, le 9 septembre)

Octobre 2020

Grace – Paul Lynch (Le Livre de poche, le 14 octobre)
Maison des rumeurs – Colm Toibin (10-18, le 15 octobre)

*

Ne dis rien. Meurtre et mémoire en Irlande du Nord de Patrick Radden Keefe (Traduit par Claire-Marie Clevy)

Pour sortir un peu de la fiction.

« Immense succès critique, lauréat du prestigieux prix Orwell, Ne dis rien est une enquête journalistique d’une puissance inédite, une plongée au cœur de la violence politique, le portrait bouleversant d’une génération sacrifiée.

1972, Belfast, quartier catholique. Par une sombre nuit de décembre, une mère de famille est enlevée sous les yeux de ses dix enfants. Ils ne la reverront jamais…

Pourquoi une femme apparemment sans histoires s’est-elle retrouvée la cible de l’IRA ? Était-elle réellement une moucharde ? Et pourquoi, alors que tout le monde connaissait l’identité des agresseurs, personne n’a rien dit ?

En s’intéressant à l’« affaire Jean McConville », Patrick Radden Keefe, journaliste au New Yorker, revisite toute l’histoire du conflit nord-irlandais. Des manifestations du début des années 1960 jusqu’à la vague d’attentats qui a terrorisé tout le Royaume-Uni, en passant par les grèves de la faim de Bobby Sands et des Blanket men, il en révèle les derniers secrets, les zones d’ombre et, surtout, le prix à payer pour les individus. »

Les guerriers de la marée perdue (Le gardien des tempêtes, tome 2) de Catherine Doyle (Traduit par Sidonie Van Den Dries)

« Fionn Boyle est le nouveau Gardien des Tempêtes d’Arranmore. Mais lorsque des milliers d’Errants, de terrifiants monstres sans âmes, débarquent sur l’île pour ressuciter Morrigan, il se retrouve impuissant. Sa magie l’a déserté et la mémoire de son grand-père est de plus en plus déclinante. Désormais, Fionn ne peut plus compter que sur ses amis, Shelby et Sam, pour l’aider à retrouver et invoquer l’armée perdue de Dagda. »

Un roman jeunesse fantastique, qui lie les thèmes du courage et de la fratrie dans une fresque épique pleine de légendes et de magie. Une histoire originale, le cadre somptueux d’une île battue par les vents et les tempêtes, et des légendes envoûtantes… Une série à découvrir, pour les jeunes – et les moins jeunes !

→ Lire ma chronique du tome 1 [ICI]

*

Girl d’Edna O’Brien (Traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat)

S’inspirant de l’histoire des lycéennes enlevées par Boko Haram en 2014, l’auteure irlandaise se glisse dans la peau d’une adolescente nigériane, Maryam. Tout commence par l’enlèvement de plusieurs jeunes filles après l’irruption d’hommes armés dans l’enceinte d’une l’école, puis la traversée de la jungle en camion et l’arrivée dans le camp, où la faim, la terreur et le désarroi deviennent le lot quotidien des prisonnières.

Mais le plus difficile commence quand Maryam parvient à s’évader, avec l’enfant qu’elle a eue durant sa captivité. Après des jours de marche, et alors qu’elle a enfin pu rejoindre son village, elle se retrouve en butte à la suspicion des siens et à l’hostilité de sa propre mère. Victime, elle devient coupable d’avoir introduit dans leur descendance un être au sang souillé par celui de l’ennemi…

Edna O’Brien est lauréate du prix Femina spécial 2019 et du prix PEN/Nabokov 2018 pour l’ensemble de son œuvre.

On s’est déjà vu quelque part ? de Nuala O’Faolain (Traduit par Julia Schmidt et Valérie Lermite)

« Née à Dublin au début des années 1940 dans une famille de neuf enfants, Nuala O’Faolain se décrit comme « l’lrlandaise type : une pas grand-chose, issue d’une longue lignée de pas grand-chose, de ceux qui ne laissent pas de traces ». Devenue chroniqueuse à l’lrish Times, après un brillant parcours universitaire et journalistique, elle raconte ici, avec simplicité, spontanéité, humour et beaucoup de modestie, comment elle n’est pas devenue une Irlandaise type. Ce n’est cependant pas une success story, bien au contraire : au fil des aventures sentimentales sans lendemain, des plongées dans l’alcool, elle dit avec une honnêteté scrupuleuse son extrême solitude, son incapacité à se détacher du modèle maternel et l’impossibilité de trouver l’âme sœur qu’elle cherche avec un sentimentalisme souvent à l’opposé d’un féminisme exacerbé… Avec ses contradictions (qu’elle pointe avec humour), ses doutes, ses enthousiasmes, ses excès, ses souffrances et ses passions, Nuala O’Faolain construit un livre qui est davantage qu’une histoire individuelle. »

On s’est déjà vu quelque part ? lui a valu en Irlande et dans le monde entier la reconnaissance d’un nombre considérable de lecteurs qui la reçoivent comme leur alter ego.

J’y suis presque de Nuala O’Faolain (Traduit par Stéphane Camille)

« La réception inattendue de son premier récit a fait de Nuala O’Faolain, éditorialiste solitaire, aux pieds solidement ancrés dans la terre irlandaise, une écrivaine reconnue. Avec ce deuxième livre de Mémoires, elle évoque les effets – ou les méfaits – du succès, nous entraîne dans les coulisses de Chimères, son magistral roman, s’interroge sur l’avenir de sa relation avec son nouveau compagnon et sur sa faculté à s’adapter au « Nouveau Monde ». Car rien n’est gagné, et si elle y est presque, ce n’est pas sans souffrances. »

Nuala O’Faolain écrit un livre intelligent, drôle, féroce, honnête et généreux sur la période de la vie qu’elle traverse : « La cinquantaine, c’est l’adolescence qui revient de l’autre côté de la vie adulte – le serre-livres correspondant – avec ses troubles de l’identité, ses mauvaises surprises physiques et la force qu’il faut pour s’en accommoder. »

Ce regard en arrière de Nuala O’Faolain (Traduit par Dominique Goy-Blanquet)

« Nuala O’Faolain, dont on connaît surtout en France les romans et Mémoires, a d’abord été une grande journaliste et éditorialiste. Dans cette sélection de soixante-dix textes qui englobent plus de vingt ans de carrière (de 1986 à 2008), se retrouvent tout entiers l’intelligence pointue, la sensibilité, la faculté d’empathie et le talent d’observation de la grande dame irlandaise.

Traitant des sujets les plus divers – le statut des femmes, le processus de paix en Irlande, le boom économique, l’omniprésence de l’Église catholique, les effets du 11 Septembre à New York et dans le monde, les concerts de U2 ou la mort de sa chienne Molly –, Nuala O’Faolain ne baisse jamais la garde : elle ne cesse de dénoncer, avec la précision teintée d’ironie qui lui était propre, les mécanismes intimes du pouvoir et de l’impuissance. Dans des articles où paraît sa lucidité et sa tendresse pour le monde, on découvre l’étendue des centres d’intérêt et la richesse de la palette narrative de celle qui contribua beaucoup au combat féministe en Irlande et fut une grande conscience de son époque. »

Grace de Paul Lynch (Traduit par Marina Boraso)

Paru en grand format en janvier 2019 chez Albin Michel

« Irlande, 1845. Par un froid matin d’octobre, alors que la Grande Famine ravage le pays, la jeune Grace est envoyée sur les routes par sa mère pour tenter de trouver du travail et survivre. En quittant son village de Blackmountain camouflée dans des vêtements d’homme, et accompagnée de son petit frère qui la rejoint en secret, l’adolescente entreprend un véritable périple, du Donegal à Limerick, au cœur d’un paysage apocalyptique. Celui d’une terre où chaque être humain est prêt à tuer pour une miette de pain.

Porté par un magnifique personnage féminin, Grace possède une incroyable beauté lyrique. Son écriture incandescente donne à ce voyage hallucinatoire la dimension d’une odyssée vers la lumière. »

→ Sur le blog, vous pouvez trouver ma chronique du premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, ICI

Maison des rumeurs de Colm Toibin (Traduit par Anna Gibson)

Paru en grand format en janvier 2019 chez Robert laffont

J’ai énormément aimé cette réécriture par Colm Toibin de la tragédie des Atrides (il excelle tellement dans tous les domaines).

→ Lire ma chronique ICI

« Après le sacrifice de sa fille, une mère fomente la mise à mort de l’assassin. Enragée, elle crie sa joie de venger son enfant. Puis son fils est enlevé et passe des années en exil où, dans un douloureux monologue intérieur, il revit le meurtre de sa sœur. Au foyer, il ne reste qu’une fille, obsédée jusqu’à la folie par la place démesurée qu’occupent les disparus dans le cœur de leur mère.Clytemnestre, Oreste, Électre. Ils mêlent leurs voix en un chœur tragique pour raconter ce drame : l’assassinat d’Iphigénie par son père en échange d’une victoire à la guerre.Dans des paysages sauvages qui rappellent les contrées isolées d’Irlande, Colm Tóibín donne aux héros et aux héroïnes du mythe grec une humanité bouleversante, inattendue, qui nous hante longtemps. »

–> Les autres romans de Colm Toibin chroniqués sur le blog : La bruyère incendiée, Le maître, Nora Webster et Le testament de Mary

  5 comments for “Nouvelles découvertes irlandaises #34 : Octobre 2020

  1. 27 octobre 2020 à 19 h 54 min

    J’avais repéré « Ne dis rien » depuis un moment et pense le lire prochainement. Je vais aller jeter un œil sur les autres que je ne connais pas (exepté Colm Toibin).

    Aimé par 1 personne

  2. 1 novembre 2020 à 21 h 49 min

    « Grace » de Paul Lynch en poche c’est génial ! Merci pour ces découvertes et sorties Hélène, Bises bretonnes 🙂

    Aimé par 1 personne

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